Les traitements d’induction d’ovulation pour infertilité n’augmentent pas le risque de cancer de l’ovaire chez les femmes porteuses d’une m

L’étude du groupe « Hereditary Breast Cancer Clinical Study Group » a pour but, dans cet article, d’évaluer la relation entre l’utilisation d’inducteurs de l’ovulation utilisés en infertilité, tant dans le cadre des inséminations avec sperme de conjoint (IAC) que pour les traitements de fécondation in vitro (FIV) et le risque de survenue de cancers de l’ovaire chez des patientes présentant une mutation de type BRCA1 ou BRCA2.

L’âge plus avancé de désir de grossesse ou de survenue de grossesse a résulté en une augmentation de problèmes d’infertilité, et donc de traitements d’induction d’ovulation chez la femme.

Du fait de l’interaction possible de mécanismes suggérant une pathogénèse de cancer de l’ovaire par l’exposition augmentée aux hormones oestrogènes FSH ou LH, il a longtemps été évoqué la possibilité que des traitements d’infertilité pouvaient exercer un effet délétère par la multiplication des cycles ovulatoires et donc un risque d’augmentation de cancers de l’ovaire.

Dans la population générale, l’immense majorité des études a déjà évoqué le fait qu’il n’y a pas de relation significative entre les traitements de fécondation in vitro, précédés de facto d’une induction d’ovulation, et d’un risque de cancer de l’ovaire.

Des études récentes ont suggéré que les porteuses de mutation BRCA ont une réserve ovarienne diminuée, comparées à un groupe de patientes libres de ce type de mutation.

Ce groupe de patientes est également susceptible d’une survenue « prématurée » d’insuffisance ovarienne ou de ménopause et de ce fait, des traitements d’induction d’ovulation peuvent être préconisés et avoir un impact sur l’ovaire.

L’étude a porté sur 941 cas de femmes porteuses de mutation BRCA comparées à un groupe contrôle sans différence significative d’âge moyen dans la survenue des règles.

La population a été étudiée à partir de 72 centres répartis dans 20 pays différents ; les recherches de mutation BRCA1 ou BRCA2 ont été réalisées soit pour des antécédents familiaux de tumeurs du sein et/ou de tumeurs ovariennes, toutes les patientes ayant reçu un conseil génétique (en dehors des patientes identifiées dans l’Université de l’Utah ou de Irving California).

Les questionnaires étaient complétés à partir d’informations sur des problèmes éventuels d’infertilité, une cause reconnue, l’utilisation de traitements d’induction d’ovulation qu’il s’agisse de traitements par voie orale de Citrate de Clomifène ou de gonadotrophines, et d’éventuels types de traitements d’infertilité IAC ou FIV.

L’information sur la présence d’un cancer était présente pour un total de 15002 patientes présentant une mutation BRCA1 ou BRCA2.

Après avoir tenu compte des critères d’exclusion, un total de 13108 patientes incluant 1642 patientes présentant un cancer de l’ovaire, et 11466 patientes sans cancer de l’ovaire (groupe contrôle), ont été admises dans l’étude. Toutes les données portant sur la parité, l’utilisation de contraception orale, un diagnostic préalable de cancer du sein, le pays de résidence, la date de complétude du questionnaire, ont été analysées et ont permis une étude croisée de 941 cas.

 

Résultats :

Les conclusions de cette étude, qui apparaît comme la plus importante, montrent que les traitements d’infertilité n’augmentent pas de façon significative le risque de cancer de l’ovaire chez les patientes porteuses d’une mutation BRCA.

Etant donné la date moyenne de survenue du cancer de l’ovaire dans ces populations, la pratique d’une annexectomie bilatérale est recommandée à l’âge de
35 ans chez les porteuses d’une mutation BRCA1 et à l’âge de 40 ans chez les porteuses d’une mutation BRCA2.

Ces résultats suggèrent qu’il n’y a pas de contre-indication à l’utilisation d’inducteurs de l’ovulation dans le cadre, notamment, de la fécondation in vitro, avant que ne soit réalisée cette chirurgie prophylactique.

 

Treatment of infertility does not increase the risk of ovarian cancer among women with a BRCA1 or BRCA2 mutation – The Hereditary Breast Cancer Clinical Study Group - Fertility and Sterility Vol. 105 n°3 March 2016  

 
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