L’obésité chez les SOPK : un facteur de risque psychiatrique ?

Auteurs

Le syndrome des ovaires poly kystiques (SOPK), défini par une hyperandrogènie, une anovulation et des ovaires poly kystiques, est  associé à de nombreuses comorbidités : métaboliques (insulino-résistance, dyslipidémie, hypertension artérielle, syndrome métabolique), hypofertilité, et psychologiques.

Ainsi, la dépression chez les femmes présentant un SOPK est estimée entre 14 et 64%. D’autres troubles psychiatriques - des troubles anxieux, des troubles du comportement alimentaire-  sont également décrits.

L’objet de l’étude présentée est de déterminer si la fréquence de la dépression et des troubles anxieux est plus élevée chez les femmes présentant un SOPK, et si leur survenue est associée au risque métabolique.

L’étude a permis d’inclure 226 patientes souffrant d’un SOPK (cliniquement, biologiquement et échographiquement – selon les critères de Rotterdam) et 85 femmes contrôles, appariées sur le BMI. Les femmes présentant une autre pathologie endocrinologique étaient exclues de l’étude.  

Chaque membre de l’étude remplissait des questionnaires permettant d’évaluer d’une part  la dépression et l’anxiété (Beck Depression Inventory et State-Trait Anxiety Inventory), d’autre part la qualité de vie. Par ailleurs, pour chaque femme étaient déterminés un score d’hirsutisme, des dosages lipidiques, hormonaux, un test de tolérance au glucose, ainsi que des mesures anthropométriques.

Les auteurs retrouvent un risque de dépression multiplié par 8.1 (p<0.001) avec 28.6% des femmes présentant un SOPK atteintes, contre 4.7% des femmes contrôles. Les scores d’anxiété étaient également significativement plus élevés chez les femmes attentes d’un SOPK ; par ailleurs leur qualité de vie significativement altérée. A noter que le sous groupe des patientes obèses dans le groupe SOPK se révèle à plus haut risque que les femmes SOPK non obeses (p<0.05).

Les scores de dépression étaient corrélés à l’insulino-résistance, aux dyslipidémies ainsi qu’à l’importance du syndrome métabolique.

La dépression et l’anxiété sont donc des pathologies fréquentes chez les femmes présentant un SOPK. La dépression chez ces patientes est associée à l’obésité et aux anomalies métaboliques comme l’insulino-résistance et les dyslipidémies. Il semble alors indispensable d’évaluer chez nos patientes la composante thymique et anxieuse, permettant ainsi de dépister des pathologies psychiatriques.

Nese Cinar1 et Al. (2011) Depression, anxiety and cardiometabolic risk in polycystic ovary syndrome. Human Reproduction, 26 : 3339–3345

 
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