Place des professionnels de santé dans la diffusion de la vaccination contre le papillomavirus humain

Auteurs

Commentaire d’article :
Bakare D, Gobbo E, Akinsola KO, Bakare AA, Salako J, Hanson C, Herzig van Wees S, Falade A, King C. Healthcare worker practices for HPV vaccine recommendation: A systematic review and meta-analysis. Hum Vaccin Immunother. 2024 Dec 31;20(1):2402122. 

Publiée en octobre 2024, la méta-analyse et revue systématique de Bakare et al. apporte des éclairages sur la place des professionnels de santé dans la diffusion de la vaccination contre le papillomavirus humain dans le monde et les facteurs influençant leurs recommandations dans ce domaine. 
La recherche bibliographique menée par les auteurs a identifié 10877 références, parmi lesquelles 73 articles ont été sélectionnés pour l’inclusion finale dont les résultats de 65 ont pu être inclus dans la méta-analyse. Les études ont été menées majoritairement dans des pays à revenu élevé et 30 études sur 73 proviennent des États-Unis.

L’étude montre une disparité importante entre les professionnels européens qui sont 93% (IC 95 %: 0.80 - 0.99) à recommander la vaccination contre seulement 19 % (IC 95 %: 0.16 - 0.22) dans les pays du proche orient. Il n'a pas été observé de différence en fonction du niveau de richesse des pays ou avant et après l'introduction d’un programme de vaccination. Par ailleurs, la proportion de professionnels ayant recommandé la vaccination aux filles est plus élevée que pour les garçons, 58 % (IC 95 %: 0,40 - 0,75) et 29 % (IC 95 %: 0,18 -0,41), respectivement.

Les obstacles à la recommandation les plus cités par les professionnels de santé étaient les préoccupations concernant l'efficacité ou l'innocuité du vaccin, le coût du vaccin et les inquiétudes concernant l'hésitation des parents à l'égard du vaccin. 
Certaines études présentaient des caractéristiques associées à une meilleure disposition à recommander le vaccin. Ainsi, il semble que les femmes, davantage que les hommes, une connaissance sur le sujet plus importante, le fait d’être jeune plutôt qu’âgé, ou d’être un gynécologue-obstétricien plutôt qu’une autre catégorie professionnelle, était associé à une volonté plus importante de vacciner.  

Les auteurs insistent dans la discussion sur les disparités importantes entre les différentes régions du monde concernant l’information et la motivation à proposer la vaccination. L’étude met en évidence la persistance d’une différence concernant la vaccination des garçons, moins volontiers proposée qu’au fille. Cette étude permet une meilleure connaissance des freins à la promotion de la vaccination par les professionnels de santé et donne ainsi aux autorités de santé, sociétés savantes, des pistes pour améliorer la formation de ces professionnels mais aussi de la population car les hésitations des parents restent un frein au déploiement des campagnes de vaccination.
Les professionnels de santé sont les premiers interlocuteurs des populations, leur confiance dans la vaccination est un facteur-clé de succès déterminant pour la prévention des lésions HPV induites et des efforts doivent encore être entrepris pour augmenter leur adhésion à la vaccination.