Mon guide vers l’espoir

Nous savons qu’1 couple sur 6 va consulter au moins une fois au cours de sa vie pour un problème d’infertilité. Ce chiffre est grandissant. Est-il explicable ? Certaines raisons sont avancées et nous permettent de mieux comprendre à quoi ressemble aujourd’hui la fertilité.

Notons en 1er lieu l’âge tardif des femmes lorsque vient à elles le désir d’enfant.  L’âge moyen de la première grossesse est aujourd’hui en France de 31 ans, contre 21 ans en 1967. Ceci s’explique par le désir des femmes de pousser plus avant leurs études, de poursuivre des carrières plus longues avant de devenir mères, mais aussi par la difficulté pour nombre d’entre elles de trouver « l’amour de leur vie », enfin l’homme qui sera à leurs yeux le père « idéal ».

Ce paramètre de l’âge, notamment chez les femmes, est d’autant plus important à souligner que la fertilité féminine n’est pas égale de la puberté à la ménopause. En effet, une femme de 25 ans en pleine santé à en moyenne 25% de chance de tomber enceinte par cycle. Ce chiffre est divisé par 2 à l’âge de 35 ans, passant ainsi en moyenne à 12%. Il est de 6% à 40 ans pour finalement chuter à 3% de taux de fécondabilité à l’âge de 43 ans.

Evidemment toutes les femmes ne partent pas avec les mêmes chances et ces chiffres ne restent qu’une moyenne, mais cela est malgré tout  un indicateur fort nous permettant de prendre conscience que la fertilité n’est pas éternelle, et que plus l’âge avance, plus les difficultés de procréer peuvent être grandissantes.

 

De surcroît, il est apparu depuis plusieurs années un déni face à l’âge de la grossesse, notamment à cause de la recrudescence de grossesses de personnalités célèbres après 40 ans. Nous avons vu s’afficher dans les médias, par exemple Monica Bellucci, Estelle Lefébure, ou encore Carla Bruni, vivant des grossesses épanouissantes et sans problèmes alors qu’elles avaient en moyenne 43 ans. Cette image d’Épinal à fait passer la grossesse après 40 pour être facile et sans complexité, occultant les difficultés pour tomber enceinte, pour vivre une grossesse sans soucis, mais également faisant oublier les questionnements liés aux grossesses tardives.

Les femmes, ont la chance de vivre plus longtemps qu’auparavant, et en meilleure santé, malheureusement la fertilité, elle, est toujours identique ; les ovaires des femmes n’ayant pas une espérance de vie plus longue !

Bien évidemment, le facteur de l’âge est essentiel mais n’est pas le seul à prendre en compte.

D’autres facteurs rentrent en ligne de compte dans la modification et la baisse de qualités de nos gamètes (ovocytes comme sperme). Ces facteurs sont valables pour les hommes comme pour femmes ! Car aujourd’hui les causes de l’infertilité sont autant féminines que masculines.

Nous pouvons faire un zoom sur une étude israélienne récente (Juillet 2017), qui confirme que la concentration de spermatozoïdes des hommes dans les pays occidentaux a chuté de 50% en moins de 40 ans. Même si cette étude n’approfondi pas les causes de cette chute, il n’en reste pas moins que les facteurs comme le tabac, l’obésité ou l’anorexie, les perturbateurs endocriniens ou encore le stress, sont des facteurs aggravants, pour les hommes comme pour les femmes.

L’invention de la pilule contraceptive dans les années 50 a offert aux femmes de pouvoir choisir le moment où elles désirent devenir mère. Il est donc aujourd’hui inscrit dans l’esprit des femmes qu’elles sont « maîtresses » de leur maternité. La prise de contraceptif empêche d’être enceinte, son arrêt permet une grossesse. Cet état qui a insinué l’idée de pouvoir contrôler la nature, sans prise en compte des maladies ou pathologies diminuant, voir empêchant une grossesse.

L’invention de la PMA (Procréation Médicalement Assistée) datant de la fin des années 70, a quant à elle permis de palier des dysfonctionnements du système de reproduction et ainsi donner des grossesses à des couples en difficulté.

Les couples ont pour un certain nombre d’entre eux à l’esprit, que si l’on peut choisir le moment de devenir parents, on peut en cas de soucis pour procréer faire appel à la PMA et ainsi devenir parents. Il n’en reste pas moins que malgré les progrès de la médecine sur le sujet de la maternité, la PMA n’est en rien une solution miracle, mais plutôt un coup de pouce afin d’aider la nature.

Faire un enfant de manière naturelle est un acte simple et plutôt plaisant, même si cela peut prendre du temps. Mais lorsque la machine déraille, cela devient alors le parcours du combattant et l’on entre dans un monde parallèle, celui des Infertiles. Un monde fait de souffrances tant physiques que psychologiques. Rempli d’espoir, de colère, d’échecs, de victoires…de 1001 émotions !

Les traitements génèrent des difficultés auxquelles les couples doivent faire face, à la fois sur le plan de la flexibilité qui leur est demandée aussi bien que sur les aspects liés aux effets secondaires des médicaments, car ces traitements bouleversent le comportement, affectent la sensibilité et les émotions des patients.

Indépendamment des mécanismes psychologiques qui peuvent créer des blocages pouvant mener les patientes à l’échec de maternité ou empêcher les hommes d’aborder sereinement leur paternité ; Il existe un état psychologique que génère l’infertilité. En effet, les personnes qui sont infertiles, vont pour la plupart, développer une « pathologie psychologique » propre, liée à leur difficulté à devenir parents. Ces personnes sans soucis psychologiques antérieurs, ces « messieurs et mesdames tout le monde », vont voir leur façon d’être bouleversée ! Les patients se sentent perdre pied, ne se reconnaissent plus ! Ce qui est tout aussi compliqué à comprendre pour l’entourage des patients, qui ne peuvent imaginer (s’ils ne l’ont pas vécu), la souffrance traversée.

Il est donc essentiel de prendre en compte lors des parcours en PMA l’ensemble de ces facteurs aussi bien médicaux que psychologiques, afin d’apporter aux patients une meilleure prise en charge. Les professionnels de santé n’ont souvent pas conscience des difficultés et des souffrances de leurs patients, qui taisent leur ressenti par peurs de ne pas être pris au sérieux.  C’est de ce constat qu’es donc née l’idée de pouvoir poser ce diagnostic afin que les patients se sentent entendus et que les professionnels de santé aient toutes les clefs aussi pour mieux accompagner leurs patients.

L’ouvrage Infertilité : mon guide vers l’espoir, que j’ai rédigé, préfacé par le Dr Charles Brami et le Pr Fanchin, répond à ces questions et doit permettre de comprendre, découvrir mais aussi proposer des conseils et astuces pour mieux vivre son parcours en PMA.

 
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