Les pertes de grossesses à répétition, souvent appelées fausses-couches à répétition, font régulièrement le sujet de recommandations des sociétés savantes nationales et internationales, ainsi que de protocoles de service.
Ce sujet est compliqué sur plusieurs points dont les principaux sont 1) l’ampleur de la l’état de la science, de qualité très variable et d’interprétation difficile, 2) la volonté honnête d’aider ces femmes et ces couples, même sans tenir compte des connaissances de la science et 3) la très grande vulnérabilité des personnes concernées qui sont souvent prêtes à « tout » pour avoir un enfant, même à utiliser des méthodes ou médicaments qui n’ont pas prouvé leur utilité.
Cette situation, combinant parfois le peu d’aide de la science (la plupart des bilans réalisés sont négatifs), la volonté d’aider et d’apporter une réponse à la demande de « tout essayer » est un cocktail explosif entrainant une mauvaise médecine, de faux espoirs et des frais non justifiés pour la société dans un pays comme la France où la Sécurité Sociale prend en charge une bonne partie des coûts.
De plus, une information erronée peut induire de la culpabilité chez la femme ou le couple, les inciter à croire qu’ils pourraient être responsables de la situation quand la science suggère l’inverse.
Il est donc important de diffuser les résultats des sociétés savantes qui investissent beaucoup de temps et d’argent à rédiger les recommandations adéquates. Ces résultats doivent être librement accessibles dans leur contenu, mais également délivrés avec des explications simples tant aux professionnels qu’aux patient.es pour leur permettre de mieux comprendre l’état des connaissances de la science, mais également d’évaluer ce qu’il reste à explorer et les moyens qu’il faut développer pour y arriver.
Dans cette édition de Gynéco Online, nous vous proposons une mise à jour des connaissances qui est un résumé des dernières recommandations de l’ESHRE (European Society of Human Reproduction and Embryology) mise à jour en 2022. Le texte initial fait près de 180 pages et est parfois technique, d’où l’intérêt de disposer d’une version courte, en français. Nous sommes également conscients que Gynéco Online est une source d’information accessible librement, donc également aux patientes et couples. Nous espérons que la lecture leur sera également fluide et compréhensible.