Le Test HPV enfin remboursé !

Selon la Décision du 4 mars 2020 de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie relative à la liste des actes et prestations pris en charge par l’assurance maladie, le Test HPV semble enfin reconnu et remboursé avec une nomenclature (pour les laboratoires de biologie médicale et d’anatomo-pathologie) de B100 (applicable au 01 avril 2020) :

« Le compte rendu doit préciser la nature, le mode de prélèvement (réalisé par un professionnel de santé ou auto prélèvement), ainsi que les génotypes recherchés, en conformité avec les recommandations de la Haute Autorité de santé et de l’Institut national du cancer en vigueur.

La technique employée doit être cliniquement validée et être utilisée avec un milieu de prélèvement validé pour la technique. »

Les indications sont précisées dans ce texte en fonction du cadre d’application :

Dépistage organisé ou individuel.

« Par dépistage organisé, on entend dépistage défini dans un programme national de santé au sens de l’article L. 1411-6 du code de la santé publique et répondant au cahier des charges correspondant à la thématique publiée par arrêté ministériel.

Par dépistage individuel, on entend dépistage ne s’inscrivant pas dans un programme national de santé au sens de l’article L. 1411-6 du code de la santé publique, mais dont la pertinence, la population cible, les indications et conditions de réalisation font l’objet de recommandations de la Haute Autorité de santé. »

 

Les Indications y sont donc précisées :

A - Dans le cadre du dépistage individuel :

1. Indications de prise en charge chez les femmes de moins de 30 ans après une cytologie cervico-utérine anormale :

  • Cytologie avec atypies des cellules malpighiennes de signification indéterminée (ASC-US).
  • Cytologie avec anomalie des cellules malpighiennes ne permettant pas d’éliminer une lésion malpighienne intra-épithéliale de haut grade (ASC-H).
  • Contrôle à M12 après une cytologie avec lésions malpighiennes intra-épithéliales de bas grade (LSIL) initiale suivie d’une colposcopie normale.
  • Cytologie avec atypie des cellules glandulaires (AGC) initiale.

2. Indications de prise en charge chez les femmes de 30 ans à 65 ans :

– en l’absence de cytologie cervico-utérine (examen cytologique) de dépistage préalable,

 – trois ans après la dernière cytologie cervico-utérine de dépistage avec un résultat normal,

– puis tous les cinq ans dès lors que le résultat du test précédent était négatif; en cas de résultat positif du test HPV suivi d’une cytologie cervico-utérine avec un résultat normal, la recherche d’HPV est réitérée après un an; si cette nouvelle recherche est négative, un test HPV sera réalisé cinq ans après.

3. En suivi de traitement : surveillance post thérapeutique (6 mois après le traitement cf recommandation Inca).

 

B - Dans le cadre du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus.

Détection du génome des HPV à haut risque, par une technique moléculaire
            
Indication: selon l’arrêté en vigueur relatif à l’organisation du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus

Ainsi donc après des années de recommandations, (et de réclamations…) le test HPV à la recherche des HPV à haut risque est enfin remboursé, avec cependant :

  • Une curieuse indication devant un Frottis cytologique de type ASC-H qui selon la recommandation INCa doit faire plutôt l’objet d’un bilan colposcopique
  • En revanche manque bizarrement le contrôle ou la surveillance à un an des CIN1.

Cette situation nouvelle permettra dans l’avenir de proposer enfin le test (ou les tests) HPV à toutes les patientes, quelque soit leur statut économique et autorisera, nous l’espérons une diminution de l’incidence des Cancers Invasifs (par l’amélioration du dépistage de leurs précurseurs (CIN)), tout en gardant à l’esprit que la présence d’un HPV à haut risque n’est pas synonyme de lésion précancéreuse et ne nécessite aucune chirurgie systématique mais une prise en charge adaptée et consciencieuse passant en cas de persistance par une évaluation colposcopique de qualité et une bonne information à des patientes souvent inquiètes (ce qui nécessite une bonne connaissance de l’histoire naturelle de l’infection à HPV…).

> Consulter les textes officiels

 
Les articles sont édités sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
Les informations fournies sur www.gyneco-online.com sont destinées à améliorer, non à remplacer, la relation directe entre le patient (ou visiteur du site) et les professionnels de santé.