Test HPV per opératoire : identification précoce du risque de récidive après Traitement des CIN2-3

La surveillance des patientes traitées pour une CIN2+ fait encore débat, avec d’un coté les défenseurs des méthodes  « traditionnelles » associant cytologie et colposcopie (comme les recommande l’ANAES 2002)qui ont fait leurs preuves malgré les défauts de sensibilité de la cytologie et de spécificité de la colposcopie et de l’autre les « modernes » préconisant l’utilisation du Test HPV à 6 mois (comme le recommande le CNGOF en 2007) situation en cours de réévaluation par l’HAS mais non toujours tranchée à ce jour malgré le haut risque de récidive de lésion pré-néoplasique sur le col chez ces patientes porteuses d’une lésion de CIN2+ (risque situé entre 10 & 30% à 10 ans) mais également avec un risque élevé de cancer invasif (RR à 5).

Cette étude menée par une équipe de Barcelone montre qu’il est possible de proposer un test HPV en cours d’intervention afin de mieux sélectionner les patientes à haut risque de récidive. Ainsi sur 132 patientes devant bénéficier d’une conisation à l’anse diathermique (ECAD) les auteurs ont réalisé un frottis de l’Endocol par cytobrush après exérèse de la lésion à l’anse. Ce frottis a donné lieu à une recherche d’HPV par hybrid capture II et d’une étude cytologique, recherche qui a été répétée ensuite à 6 mois avec une surveillance globale de 24 mois.

Le taux global d’échec thérapeutique était de 9.1%. La sensibilité SS, spécificité SP, la valeur prédictive positive VPP et négative VPN de ce Test HPV Per-opératoire ont été respectivement de SS 91.7%, SP 78.3%, VPP 62.2% et VPN 96%, tout à fait comparables aux résultats du même Test HPV réalisé à  6 Mois: SS 91.7, SP 76.0, VPP 64.0 et  VPN 95.1% et meilleurs que les méthodes conventionnelles (cytologie post opératoire, état des berges in sano ou non). Un test HPV positif en per-opératoire était ici significativement associé à un risque de récidive (OR =15.40 [95% CI 1.58-150.42]) et permet ainsi d’après les auteurs de sélectionner très précocement les patientes à plus haut risque et d’atténuer la surveillance des patientes négatives.

Un pavé de plus dans la « marre », voire le « marécage » très débattu de la surveillance postopératoire après conisation.

 

Pour en savoir plus:

BJOG. 2012 Nov 27. doi: 10.1111/1471-0528.12072.

Intraoperative post-conisation human papillomavirus testing for early detection of treatment failure in patients with cervical intraepithelial neoplasia: a pilot study.

Torné A, Fusté P, Rodríguez-Carunchio L, Alonso I, Del Pino M, Nonell R, Cardona M, Rodríguez A, Castillo P, Pahisa J, Balasch J, Ramírez J, Ordi J.

 
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