Modalités et intérêts de l’échographie introïtale dans la gestion des complications des bandelettes sous urétrales

INTRODUCTION

L’incontinence urinaire touche 400 millions de femmes à travers le monde(1). Le traitement de première intention est non chirurgical, comprenant rééducation périnéo- sphinctérienne, mesures hygiéno-diététiques et thérapeutiques médicamenteuses (2). L’efficacité de ce type de traitement est cependant modeste sur l’incontinence urinaire d’effort, qui représente plus de la moitié des cas d’incontinences (3).
Depuis les années 1990, le traitement chirurgical repose sur la mise en place de prothèses de soutènement sous urétrales dites « tension free », en polypropylène monofilament macroporeux, par voie rétropubienne ou transobturatrice. Cette technique chirurgicale est considérée comme le gold standard, avec une efficacité proche de 90 %(4).

Des études portant sur d’importants registres nord-américains estiment à 3% le taux de complications à 30 jours avec 0,7 % de reprise chirurgicale, et 3 % de réintervention après 10 ans de suivi post opératoire(5-6). 40.000 bandelettes sous urétrales (BSU) sont posées chaque année en France amenant donc plus de 2000 complications à gérer par an(7).

Le diagnostic et la prise en charge des complications des BSU ne sont pas aisés, manquent de standardisation et sont à l’origine d’une sérieuse remise en question de l’utilisation de ces bandelettes, et plus généralement des prothèses, en chirurgie uro gynécologique.

L’examen clinique est la première étape indispensable objectivant facilement les érosions, les écoulements en lien avec une surinfection ou les zones douloureuses. Le classique test à la bougie de Hégar et l’urétro-cystoscopie permettent une évaluation de la « tension » de la BSU mais avec des critères peu standardisés et mal évalués.

Concernant l’imagerie, l’urétro-cystographie n’autorise aucune analyse directe de la bandelette mais uniquement d’éventuelle « coudure » cervico-urétrale.

L’analyse IRM des BSU est décevante car le matériel des prothèses n’est que difficilement visualisable, même par les appareils de dernière génération. Ainsi l’IRM présente peu d’avantages en dehors du repérage des zones inflammatoires notamment au contact de structures anatomiques profondes (nerf obturateur par exemple).

L’échographie est reconnue comme étant supérieure à l’IRM pour l’évaluation des bandelettes notamment grâce à sa très bonne résolution spatiale pour la visualisation des prothèses et de leurs rapports pelviens, statiques et dynamiques (8-9).

Depuis plusieurs années, l’échographie s’est imposée comme l’examen de référence pour évaluer les complications des BSU. En effet, la visualisation directe du matériel prothétique rend l’échographie très performante, avec possibilité d’étude dynamique complémentaire.

Dans cet article, nous décrirons les aspects théoriques et pratiques de cette technique accessible, simple, efficace et reproductible dont l’utilisation clinique nous est devenue indispensable.

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