Place de la vitamine D dans la reproduction humaine

JANELLE LUK et Coll. (Yale Université New Heaven, Albert Einstein College of Medicine, New York USA) font une mise au point sur les données et connaissances actuelles de la place de la vitamine D dans la reproduction humaine.

Depuis quelques années, un nombre important d’études évoque la place de la vitamine D en biologie de la reproduction et les effets éventuellement néfastes sur la fertilité humaine d’une insuffisance en vitamine D.

Dans le modèle animal, la majorité des modèles expérimentaux a porté sur les déficiences en 25 OH-D, métabolite actif de la vitamine D, sur des souris placées en situation de diète en vitamine D ou de souris transgéniques.

Le rôle de la vitamine D sur la fonction gonadique est montré chez des souris transgéniques avec comme conséquence, une oligospermie, un hypogonadisme, une diminution de l’expression de l’activité aromatase ; pour certains auteurs, cet effet délétère est lié à un mécanisme primaire d’hypocalcémie, d’hypophosphorémie, lié à l’insuffisance en vitamine D.

En reproduction humaine, les études prospectives sont pauvres et moins significatives que dans le modèle animal,tant au niveau de la spermatogénèse qu’au niveau du rôle de la vitamine D sur l’endomètre et l’implantation.

Les concepts ont fleuri, les preuves scientifiques ont manqué.

Que faire en pratique ?

Selon les recommandations de l’IOM (Institut of Medicine USA) et de l’Endocrine Society of North Amercia, un taux sérique de 30 ng/ml de vitamine D reflète le seuil au-dessous duquel on évoque une insuffisance en vitamine D.

Dans le cadre d’une grossesse et de l’allaitement, une supplémentation en vitamine D est recommandée, notamment dans les groupes supposés à risques.

Selon les auteurs, on ne peut extrapoler les résultats retrouvés dans le modèle MURIN sur le modèle humain, sans étude prospective plus poussée.

Il s’avère néanmoins qu’un nombre important d’études suggère un rôle néfaste de l’insuffisance en vitamine D sur la reproduction humaine, rôle dont le mécanisme reste à ce jour indéterminé. 

 

Relevance of vitamin D in reproduction – JANELLE LUK et Coll. – Human Reproduction Vol. 27 n°10 pp3015, 2012.

 
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