Yoga, exercice physique intensif et oméga-3 : quels bénéfices en périménopause ?

La ménopause est marquée chez près de 2 femmes sur 3 par une détérioration de la qualité de vie, principalement attribuée aux bouffées de chaleur et autres sueurs nocturnes. Ces symptômes vasomoteurs sont souvent à l’origine de troubles du sommeil, de l’humeur, de la concentration... Les patientes décrivent volontiers une sensation de perte d’énergie affectant aussi bien la vie sociale et professionnelle que les relations familiales et sexuelles. Le traitement hormonal de la ménopause a fait la preuve de son efficacité en termes d’amélioration de la qualité de vie des femmes mais des alternatives non hormonales sont de plus en plus recherchées.

La pratique du yoga et de l’exercice physique ont été évalués avec des résultats contradictoires. Les compléments alimentaires à base d’oméga-3 sont largement utilisés par les femmes mais leur rôle sur la qualité de vie n’a pas été clairement examiné. Ils contiennent des acides gras polyinsaturés et pourraient moduler les neurotransmetteurs sérotoninergiques et dopaminergiques, influençant entre autres les symptômes vasomoteurs.

Une étude a été menée durant 12 semaines sur plusieurs sites aux Etats-Unis dans le but d’évaluer les rôles respectifs du yoga, de l’exercice physique intensif et des oméga-3.

Les 355 patientes de l’étude, âgées de 40 à 62 ans, en périménopause ou ménopause confirmée ont été randomisées : le groupe 1 pratiquait le yoga, le groupe 2 l’exercice physique intensif et le groupe 3 une activité qualifiée d’« habituelle ». Dans chacun des groupes, une seconde randomisation permettait à la moitié des femmes de prendre un complément nutritionnel à base d’oméga-3 ou un placebo.

Le yoga était enseigné durant 90 minutes une fois par semaine, couplé à une pratique quotidienne au domicile. L’exercice physique intensif imposait des séances de cardio-training par un coach sportif durant 40 à 60 minutes, 3 fois par semaine,. Les capsules d’oméga-3 contenaient 425 mg d’acide eicosapentaenoique, 100 mg d’acide docosahexaenoique et 90 mg d’autres oméga-3.

L’évaluation clinique portait sur la fréquence des symptômes vasomoteurs et la qualité de vie mesurée à l’aide d’un score MENQOL (Menopausal Quality of Life Questionnaire) analysant de nombreux paramètres physiques, psychologiques et sexuels.

Chez les patientes du groupe 1, la pratique du yoga semblait améliorer significativement le score global MENQOL (p=0.002) mais aussi  la symptomatologie vasomotrice (p=0.02) et la sexualité (p=0.03). En revanche, dans le groupe 2, le bénéfice attribué à l’exercice physique intensif concernait uniquement les paramètres physiques du score MENQOL. Les oméga-3, quant à eux, ne montraient aucun effet significatif par rapport au placebo. 

Cette étude semble favorable à la pratique du yoga en péri- et post-ménopause dans le but d’améliorer la qualité de vie. La pratique d’une activité physique soutenue ne permet pas d’obtenir les mêmes résultats puisque les bénéfices ne concernent que les symptômes physiques sans effet sur les paramètres psycho-sociaux et sexuels. Les compléments nutritionnels à base d’oméga-3, largement plébiscités par les femmes, semblent sans effet sur leur qualité de vie.

 

Reed SD, Guthrie KA, Newton KM, et al. Menopausal quality of life: RCT of yoga, exercice, and omega-3 supplements. Am J Obstet Gynecol 2014;210:244.e1-11.

 
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