Quelles sont les femmes à risque de thyroïdite du post-partum ?

Le risque de développer une thyroïdite du post-partum (TPP) est important, principalement chez les femmes ayant de anticorps antithyroïdiens. Il est alors estimé entre 33 et 50% dans l’année qui suit l’accouchement. Cette thyroïdite résulte probablement du rebond immunologique qui suit l’immunodépression partielle de la grossesse. La TPP est définie comme la survenue d’une dysthyroïdie durant la première année du post-partum chez une femme antérieurement euthyroidienne. Le facteur de risque majeur est la découverte d’anticorps anti-péroxydase lors du premier trimestre de la grossesse. Cependant, elle a aussi été décrite en cas de thyroïdite de Hashimoto antérieure à la grossesse bien équilibrée sous lévothyroxine.
 

Une équipe italienne a voulu déterminer, sur l’année après l’accouchement, la prévalence de la TPP selon le statut euthyroïdien ou hypothyroïdien préconceptionnel.
 

Sur une période de 10 ans (2008-2017), 1378 femmes ont été répertoriées pour suivi d’une maladie thyroïdienne durant leur grossesse. 412 femmes, soit près de 30% d’entre elles,  avaient été diagnostiquées comme ayant une thyroïdite de Hashimoto avant la conception. Seuls ont été retenus les dossiers comportant suffisamment d’informations avant et pendant la grossesse mais aussi dans l’année suivant l’accouchement. Ainsi, 69 patientes étaient en euthyroïdie lors de la découverte du Hashimoto et 98 en hypothyroïdie, imposant un traitement pour maintenir des chiffres normaux de TSH.
 

Une TPP est survenue chez 65 des 167 patientes principalement dans le groupe des femmes euthyroïdiennes lors du diagnostic de leur Hashimoto (68,1% versus 18,4% ; odds ratio 9.49 , IC à 95% 4.62-19.49). La TPP survenait le plus souvent chez les patientes qui étaient en euthyroïdie lors de l’évaluation du premier trimestre de la grossesse dans les 2 groupes. Une analyse multivariée montre que le groupe initialement sans traitement et celui des patientes en euthyroïdie au premier trimestre de leur grossesse étaient positivement associés à la survenue d’une PTT, (ORs 10.71 et 3.89 respectivement).
 

Une augmentation du risque de TPP multiplié par un facteur 4 chez les femmes restant en euthyroïdie lors du premier trimestre de grossesse, suggère que le risque est lié à la quantité de parenchyme thyroïdien résiduel non atteint par le Hashimoto susceptible d’être exposé à l’attaque auto-immune du post-partum.

Références :

Moleti M, Di Mauro M, Alibrandi A et al. Postpartum thyroiditis in women with euthyroid and hypothyroid Hashimoto’s thyroiditis antedating pregnancy. J Clin Endocrinol, 2020 ; 105 :1-8.

 

 
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