Androcur et génériques : des nouvelles règles de prescription et de surveillance

Au début de l’été 2018, l’ANSM s’est saisie d’une étude de la CNAM  et a alerté les médecins sur le lien potentiel entre méningiome et utilisation d’acétate de cyprotérone (Androcur). Un comité d’experts indépendants associant divers spécialistes (endocrinologue, dermatologue, gynécologue, neurochirurgien, médecin généraliste, médecin spécialiste de pharmacovigilance) s’est réuni début octobre et a émis des recommandations. Celles-ci sont publiées sur le site de l’ANSM. Elles peuvent être consultées via le lien suivant :

https://www.ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Androcur-et-generiques-acetate-de-cyproterone-50-mg-et-100-mg-et-risque-de-meningiome-l-ANSM-publie-des-recommandations-pour-la-prise-en-charge-des-patients-Point-d-information
 

Les points essentiels qui méritent une attention particulière sont les suivants :

  • Prescription d’une IRM cérébrale pour tous les patients en début de traitement par acétate de cyprotérone
  • Réalisation d’une IRM cérébrale après 5 ans de traitement puis tous les 2 ans en cas de poursuite de celui-ci
  • Pas d’IRM cérébrale en l’absence de symptôme chez les anciens utilisateurs
  • Réévaluation annuelle de l’indication d’utilisation de l’acétate de cyprotérone

Par ailleurs, la contrainte ci-après, ajoutée par l’ANSM, paraît extrêmement compliquée à mettre en place et pourrait être à l’origine de problèmes médico-légaux : « Il est demandé aux médecins de contacter leurs patients actuellement traités par Androcur et génériques pour réévaluer la nécessité de poursuivre leur traitement…. ».

La plupart de ces recommandations paraissent donc concourir à une meilleure sécurité d’utilisation, mais ont-elles fait l’objet d’une analyse coût / bénéfice en regard du coût des IRM et de la faible incidence rapportée des méningiomes ?  N’y a-t-il pas lieu de s’inquiéter de la réalisation itérative d’IRM en particulier lorsqu’une injection de Gadolinium est nécessaire ?

Pourquoi ne pas tenter d’envisager de mener une évaluation collective de « l’état des lieux » actuel associé à un suivi prospectif des prescriptions d’acétate de cyprotérone en France… ?