Utilisation du MOLGRAMOSTIM chez les patientes présentant des échecs répétés d’implantation embryonnaire

Randomized controlled trial on RIF, repeated implantation failure treatment in a study performed in women who failed egg donation cycles using GM-CSF (Molgramostim)

La présentation de M. SBRACIA et de F. SCARPELLINI (CERM Fertility Centre, Rome – Italie) dans le cadre du Congrès de l’ESHRE 2022, a porté sur l’étude de l’utilisation du MOLGRAMOSTIM (GM-CSF) dans le traitement des échecs répétés d’implantation embryonnaire (RIF) dans les protocoles de cycles de dons d’ovocytes.

Connaissances actuelles :

Le GM-CSF est une cytokine dont l’effet est de promouvoir la maturation de leucocytes, aussi bien que le développement trophoblastique.

Le RIF représente une entité clinique liée à des échecs répétés d’implantation embryonnaire.

Plusieurs facteurs peuvent être la cause d’échecs d’implantation, notamment l’âge maternel, l’aneuploïdie embryonnaire, des anomalies de l’utérus ou de l’endomètre.

Analyse de l’étude :

S’il s’agit d’une étude randomisée, menée entre janvier 2020 et mai 2021, les critères d’inclusion d’étude étaient précis : patientes âgées entre 35 à 49 ans, ayant déjà présenté trois échecs d’implantation de blastocystes, dont les critères de qualité paraissaient satisfaisants, sans anomalie utérine notamment l’absence d’adénomyose ou de maladie de système auto-immune ou hématologique.

Sur le plan méthodologique, 50 patientes avec échecs répétés d’implantation embryonnaire dans le cadre d’un programme de dons d’ovocytes ont participé à l’étude.

L’étude randomisée a concerné deux groupes :

  • le premier groupe de 25 patientes a été traité par injections sous-cutanées de GM-CSF, à raison de 0,3 mg/kg et par jour, depuis le jour du transfert embryonnaire jusqu’au premier test de béta-HCG.

Le traitement a été poursuivi jusqu’à la 8ème semaine de grossesse.

  • le groupe contrôle (25 patientes) a reçu un traitement sous-cutané placebo de solution saline.

Résultats :

Sur le plan épidémiologique, les deux groupes ne présentaient pas de différence significative.

Le taux de grossesses évolutives dans le groupe traité par GM-CSF était de 84% (21 patientes enceintes sur 25) tandis que dans le groupe contrôle, le taux de grossesse était de 44% (11 patientes sur 25) - P<0,0072.

Conclusion :

L’utilisation du MOLGRAMOSTIM, selon les auteurs, peut présenter un intérêt chez les patientes présentant des échecs répétés d’implantation embryonnaire.

Les auteurs signalent néanmoins des limitations de cette analyse : cohorte faible, difficulté à classifier de façon précise l’entité clinique que représentent les échecs d’implantation embryonnaire, ce qui ne permet donc pas d’extrapoler de façon générale l’intérêt de ce traitement, qui reste néanmoins une piste thérapeutique intéressante.

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Références : Session 05 RM et RIF, présentation N°0-022, Docteurs  SBRACIA, SCARPELLINI – Congrès ESHRE MILAN 2022

 
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