Facteurs prédictifs de la FIV : hormone anti-müllerienne ou compte de follicules antraux

Discordance between antral follicle counts and anti-müllerian hormone levels in woven undergoing in vitro fertilization
Yangyang Zhang et coll. (Reproductive Biology and Endocrinology, 2019, 17-51)

L’article de Yangyang ZHANG et coll. a porté sur l’analyse d’une discordance entre le compte de follicules antraux étudiés par échographie pelvienne et le dosage plasmatique d’hormone anti-müllerienne (AMH) chez les patientes devant être traitées par fécondation in vitro (FIV).

Données de la littérature actuelle

Dans le cadre des inductions d’ovulation pour FIV, les critères d’appréciation de la réserve ovarienne et de l’optimisation des réponses ovariennes, reposent entre autres sur l’âge, sur les dosages d’AMH et de comptes folliculaires antraux (CFA).

Ces deux critères sont reconnus comme ayant une valeur prédictive importante, notamment chez les patientes ayant un risque de « mauvaise réponse ».

- L’AMH est produite par les cellules de la granulosa des follicules pré-antraux de petite taille et le niveau d’AMH n’est pas modifié lors du cycle menstruel : le taux d’AMH est donc un reflet efficace du nombre de follicules primordiaux et également de la « réserve ovarienne ».

- Le nombre de follicules antraux (CFA) est diagnostiqué par échographie pelvienne dans les premiers jours du cycle et reflète le nombre de follicules mesurés entre 2 à 9 mm, ces follicules sont recrutés en fin de phase lutéale du cycle précédent, et habituellement, pour ce qui est de leur maturation, à l’occasion du traitement d’induction d’ovulation.

En général, le taux d’AMH est corrélé de façon positive au nombre de follicules antraux. Néanmoins, il apparait, dans certains cas, une discordance entre ces deux indicateurs.

Le but de cette étude est de rechercher les meilleurs indicateurs pouvant prédire une réponse ovarienne et les taux de grossesse après FIV.

 

Méthode

Un total de 1121 patientes infertiles traitées pour FIV ont été recrutées pour cette étude. La cohorte a été divisée en 4 groupes.

Groupe A (n = 611) : les taux d’AMH et les taux de CFA sont dans les normes, 

Groupe B (n= 85) : nombre CFA normal (CFA ≥ 7), niveau d’AMH bas (CFA < 1 ng/ml),

Groupe C (n = 118) : CFA < 7, AMH < 1,1 ng/ml,

Groupe D (n = 307) : CFA < 7, AMH < 1,1 ng/ml.

Les auteurs ont individualisés chaque type de protocole d’induction d’ovulation en fonction des résultats du CFA et de l’AMH.

 

Résultats

203 femmes, soit 18,1 % de la cohorte, ont montré, avant traitement une discordance entre le taux de l’AMH et le nombre de follicules antraux, appartenant au groupe B et au groupe C.

Dans ces deux groupes, la « qualité ovocytaire », qualité embryonnaire et taux de grossesses cliniques, étaient significativement plus importants dans le groupe B (nombre normal de follicules antraux associé à un taux bas d’AMH) que dans le groupe C (taux normaux d’AMH associé à un nombre  faible de follicules antraux décelés par échographie).

De même, l’incidence d’une réserve ovarienne faible était de façon significative plus basse dans le groupe B que dans le groupe C.

En tenant compte d’un âge moyen au-dessus de 30 ans, la récupération d’ovocytes était plus significative dans le groupe B que dans le groupe C et dans toutes les catégories d’âge, les taux de grossesse étaient significativement plus importants dans le groupe B que dans le groupe C.

Conclusion

Cette étude a montré que chez près d’une patiente sur cinq, il existait une discordance nette entre le nombre de follicules antraux décelés par échographie et le taux d’hormone anti-müllerienne.

Au regard des résultats, le nombre de follicules antraux est un meilleur marqueur prédictif d’un résultat satisfaisant que le taux d’AMH, et devrait donc être privilégié dans l’évaluation du type de traitement d’induction d’ovulation et comme facteur prédictif d’un résultat de grossesse.

Par ailleurs, dans le cadre « des mauvaises répondeuses », un taux d’hormone anti-müllerienne bas, lorsque le compte de follicules antraux est satisfaisant, ne doit pas faire porter trop rapidement l’indication à un don d’ovocyte.

 

 
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