Octobre Rose ! À quel sein se vouer …

Octobre c'est le mois de sensibilisation au cancer du sein. Un cancer évidemment principalement féminin mais il n’est pas le seul cancer féminin et encore moins un cancer sans risques.

Évidemment plus il est dépisté rapidement et plus les chances de guérison sont bonnes mais sa dangerosité et ses aspects sur le psychisme des patientes n’est pas à négliger. Faisons un point sur les aspects psychologiques que subissent les femmes atteintes de cette pathologie mais aussi un focus sur les mastectomies et le choix des femmes de bénéficier ou pas de reconstruction mammaire.

Un cancer visible !

Le cancer est une maladie qui va impacter toutes les sphères de la vie des patientes : professionnelle, amoureuse, amicale, familiale, sexuelle…Etc.

L’annonce est un choc terrible est va mettre en péril l’équilibre et les croyances des patientes en quelques heures. Certaines femmes décrivent ce moment en parlant d’un « basculement », d’un « tsunami » ou encore d’une « mise à l’écart du monde immédiate ».

En effet, cette nouvelle est synonyme à la fois de maladie, de traitements, d’effets secondaires visibles et invisibles, de guérison probable mais aussi de récidives possibles !

Être atteinte d’un cancer, c'est vivre une vie en parallèle des autres, une vie en sursis.

Un bouleversement émotionnel qui donne de l’espoir autant qu’il peut déstabiliser et détruire.

Pour un certain nombre de femmes l’ablation partielle ou totale du sein est nécessaire. Il faut donc payer de sa personne et faire le deuil d’une partie de soi dans ce combat. Le sein est bien évidemment un des symboles de la féminité au même titre que les cheveux, l’utérus ou les ovaires. Mais dans ce cas précis, ne plus avoir de poitrine est visible contrairement aux cancers internes qui ne rendent pas visible ce manque.

Reconstruire sa féminité autrement !

La reconstruction mammaire est un passage obligé pour nombre de femmes dans leur retour à la féminité. Mais force est de constater que pour d’autres cette option n’est pas envisageable.

Pour le corps médical il semble évident que la reconstruction mammaire est une étape indispensable et parfois les patientes et leurs médecins ont du mal à se comprendre sur ce point.

Lorsqu’on interroge des femmes sur le désir de ne pas avoir une reconstruction mammaire elles expriment « leur peur de devoir subir encore une opération supplémentaire ». Et dans les cas de prothèses, elles craignent « de devoir régulièrement les faire changer », voire de connaître des effets secondaires de ces prothèses qui pourrait de nouveau mettre en péril leur vie.

Il n’est donc plus rare de voir des femmes qui décident de rester sans leur poitrine d’origine et de faire de cet accident de vie un nouvel aspect de leur personnalité.

Elles ne veulent pas « cacher » ou faire « comme si de rien », mais plutôt vivre avec leurs nouveaux corps et accepter sans changer. Certaines se font même tatouer les cicatrices pour s’approprier ce changement avec un aspect artistique et féminin.

Sur les réseaux sociaux, des femmes s’exposent avec leur « nouvelle » poitrine ainsi tatouée comme des amazones modernes qui portent ces stigmates comme un étendard.

Cela participe à leur reconstruction psychologique, au même titre que vivre avec ou sans perruque en cas de perte des cheveux (alopécie).

Être aidée pour mieux affronter.

Évidemment, il est essentiel pour les patientes d’être accompagnées psychologiquement dans ce chemin du cancer et après la fin des traitements pour affronter et faire face aux montagnes émotionnelles que génère la maladie.

L’état d’esprit est un des atouts pour mieux faire front. Mais encore une fois il ne faut pas stigmatiser en expliquant aux femmes qu’elles sont seules responsables de la réussite des traitements de par leur état d’esprit. Il est évident que les émotions ressentis doivent être vécues librement et que le positivisme à toute épreuve n’est pas gage de réussite.

En revanche pouvoir exprimer ses peurs, ses incompréhensions, ses événements bouleversants, de manière libre est une aide précieuse qui permet de ne pas faire porter à son entourage l’entièreté de ses difficultés.

À l’issue des traitements le suivi psychologique peut être un atout pour reconstruire sa féminité certes, mais surtout l’entièreté de sa vie, se projeter et avoir de nouveaux des projets, dans une vie différente et avec un psychisme différent !

Chaque femme doit trouver son mode d’accompagnement pour être aidée dans ce chemin. Quant aux professionnels de santé, ils doivent être à l’écoute des désirs des femmes pour qu’elles se sentent libres et accueillies dans le chemin de la reconstruction physique et psychologique.