L’infertilité concerne 10 à 15% des couples avec un recours à la PMA de plus en plus fréquent. Il a été montré que le risque de suicide est augmenté chez les femmes dont la PMA échoue.
Ainsi, les auteurs posent la question de l’influence d’un échec de PMA sur le développement de troubles psychiatriques.
Il s’agit d’une étude de cohorte danoise, rétrospective, utilisant les données de 98 320 Danoises évaluées pour des problèmes de fertilité entre 1973 et 2008. L’ensemble des femmes était suivi depuis leur première consultation pour infertilité. Le suivi s’arrêtait soit à la date de la première hospitalisation en psychiatrie, soit à celle du décès, ou alors au 31 décembre 2008.
Au total, 53 547 (54,5%) des femmes avaient accouché après leur prise en charge en PMA. 4633 des femmes avaient été hospitalisées en psychiatrie.
L’incidence des pathologies psychiatriques était de 393 cas pour 100 000 femmes par année, parmi les femmes n’ayant pas accédé à la maternité, contre 353 pour 100 000 par année parmi celles ayant eu un enfant.
Les femmes n’ayant pas eu d’enfant avaient un risque significativement supérieur :
- d’être hospitalisées (HR : 1, 17 avec IC 95% : 1,11-1,25),
- d’abuser d’alcool ou de stupéfiants (HR : 2,02 avec IC 95% : 1,69-2,41),
- d’être atteintes de schizophrénie ou autres psychoses (HR : 1,46 avec IC 95% : 1,17-1,82)
En revanche, le risque de troubles de l’humeur était diminué chez les femmes n’ayant pas eu d’enfant avec un HR à 0,90 (IC 95% : 0,81-0,99).
Enfin l’anxiété, les TOC, ainsi que les troubles du comportement alimentaire n’étaient pas significativement différents entre ces deux populations.
Ainsi, il apparait important de rappeler que les patientes en échec de PMA sont plus à risque de troubles psychiatriques imposant une vigilance toute particulière de la part de leurs praticiens. Une fois dépistées, ces femmes fragilisées pourront être convenablement prises en charge en psychiatrie.
B Baldur-Felskov et al. Psychiatric disorders in women with fertility problems : results from a large Danish register-based cohort study. Human reproduction 2013; 28: 683-690.
