Et pourquoi pas un DIU au lévonorgestrel en contraception urgence ?

Jusqu’à présent, la contraception d’urgence (CU) pouvait faire appel à une méthode hormonale utilisée par voir orale (levonorgestrel dans les 72 heures après le rapport sexuel ou ullipristal jusqu’à 5 jours) ou un moyen mécanique représenté par le dispositif intra-utérin au cuivre (DIU Cu). Ce dernier autorise une contraception d’urgence jusqu’à 5 jours après le rapport sexuel à risque de grossesse. Selon les Recommandations pour la Pratique Clinique établies en 2108 par le CNGOF, il est « utilisable en première intention et son utilisation devrait être encouragée du fait de sa très bonne efficacité et de l’avantage offert d’une contraception à plus long terme ». Selon ces mêmes RPC, « les données sur l’utilisation du DIU au levonorgestrel (DIU LNG) sont trop limitées pour le recommandée en contraception d’urgence ».

Un essai randomisé de non infériorité multicentrique vient de paraitre dans le New England Journal of Medicine comparant l’efficacité d’un DIU hormonal (dosé à 52 mg de levonorgestrel) à celle du DIU Cu (T380) dans la cadre d’une contraception d’urgence dans les 5 jours après un rapport non protégé. Menée entre aout 2016 et décembre 2019, l’étude a permis d’enrôler 711 femmes qui, après randomisation 1/1, ont été assignées pour recevoir un DIU Cu pour 356 d’entre elles et 355 un DIU LNG, parmi les 10 317 femmes éligibles. 321 et 317 femmes respectivement ont pu effectivement bénéficier du DIU attribué lors de la randomisation et ont donné des nouvelles à un mois, parmi lesquelles 300  et 290 ont fourni le test de grossesse urinaire requis.

Une seule grossesse est survenue après 317 insertions d’un DIU LNG (0.3% ; IC 95%, 0.01 à 1.7) et aucune dans le groupe des 321 femmes avec un DIU Cu (0% ; IC 95%, 0 à 1.1). La différence absolue entre les 2 groupes est estimée à 0.3 (IC 95%, -0.9 à 1.8), à la fois en intention de traiter et par analyse per-protocole, permettant de conclure à la non infériorité du DIU LNG comparativement au DIU Cu.

Durant le premier mois, 5,2% des femmes du groupe DIU LNG ont eu des effets secondaires versus 4,9% dans le groupe DIU Cu. La différence absolue de risque imputable entre les groupes n’apparaissait pas significative (-0.2 ; IC  95%, -3.6 à 3.3).

Cette étude n’a pas directement comparé l’efficacité du DIU LNG avec les autres méthodes utilisées dans le cadre de la contraception d’urgence. Cependant l’incidence de grossesse après insertion d’un DIU LNG dans cet essai apparait comparable aux données rapportées dans la littérature avec la contraception d’urgence orale (1.4 à 2.6%).

L’utilisation d’un DIU en CU permet de plus d’avoir recours d’emblée à une contraception de longue durée d’action évitant ainsi les délais de mise en place d’un autre type de contraception.

Le DIU Cu était seul utilisé dans l’indication de la contraception d’urgence jusqu’à présent. Cet essai semble montrer la non infériorité du DIU hormonal, dosé à 52 mg de levonorgestrel, permettant d’élargir peut-être les choix de la CU jusqu’à 5 jours après le rapport à risque de grossesse.

 

Turok DK, Gero A, Simmons RG et al. Levonorgestrel vs. copper intrauterine devices for emergency contraception. N Eng J Med 2021 ; 384 :335-44.

 

 

 
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