Le microbiote cervico-vaginal : quel diagnostic, quelle prise en charge en infertilité ?

Cervicovaginal microbiota, women’s health, and reproductive outcomes

 

Samuel J. KROON et coll. (Université of SYDNEY - Australie, Institute for Genome Sciences –Université de MARYLAND – USA)

Fertility and Sterility Vol.110 n°3 August 2018

 

 

1/ Le microbiote vaginal est essentiellement composé, chez la femme, d’une flore de lactobacilles (1807 à 1809/g de sécrétions vaginales).

Le lactobacille dont la présence est corrélée au pH vaginal produit des acides lactiques qui ont un effet protecteur d’infections classiques, d’infections à HIV ou de maladie sexuellement transmissibles.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que cette prédominance de lactobacilles dans la flore vaginale est spécifique de l’espèce humaine et ne se retrouve pas dans d’autres espèces mammifères.

 

2/ Impact de l’imprégnation hormonale sur le microbiote vaginal :

Le microbiote vaginal est influencé par l’imprégnation hormonale, notamment oestrogénique en cours de cycle, mais la plupart des études ne retrouvent pas de corrélation entre l’utilisation d’un contraceptif oral et les modifications de la flore vaginale avec même une diminution du risque de modification de la flore de lactobacilles par rapport aux contraceptions par acétate de médroxy-progestérone ou des dispositifs intra-utérins.

 

3/ Détermination du microbiote vaginal :

- Des études ont montré la variabilité du microbiote vaginal au cours du cycle.

- Des études séquentielles du gène 16.rRNA ont montré qu’il y avait au moins 5 types de microbiote vaginal (Community State Types) dont 4 sont dominés par le Lactobacillius crispatus (CST I), L. Gasseri (CST II), L. Iners (CST III) et L. Jensenii (CST V).

Les auteurs ont retrouvé des variations importantes selon les ethnies et les localisations géographiques : CST I est plus fréquente chez les femmes d’origine caucasienne, CST IV chez les femmes afro-américaines et hispaniques.

 

4/ Microbiote vaginal et infertilité :

Les auteurs rappellent l’étude de HAAR et coll. (étude prospective Human Reproduction.2016.31) utilisant le score de NUGENT et la détection de vaginose bactérienne par CR sur des résultats de fécondation in vitro (FIV) chez 130 patientes : les résultats en termes de grossesses diminuent de près de 9 %/35 % dans le groupe contrôle.

Les auteurs notent également une relation entre les modifications de la flore vaginale et du microbiote chez les patientes étiquetées, peut-être à tort, comme présentant une infertilité idiopathique.

 

L’étude de WEE et coll. (Australian-NZ Journal of Obstetric and Gynecology 2017) et de HYMAN et coll. (Journal of Assist Reprod. Genetic 2012) corrobore la relation entre diversité du microbiote vaginal étudié le jour du transfert embryonnaire et les résultats de la FIV.

 

Comment mieux analyser la dysbiose ou l’eunobiose ?

L’introduction de nouvelles méthodes de détection métagénomiques, méta-transcriptomiques et protéomiques, ouvrira la porte à une nouvelle voie de recherche et à des applications thérapeutiques concrètes pour la compréhension des phénomènes physiologiques locaux endo-utérins d’implantation embryonnaire et des résultats de grossesse

 

 
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