Utilisation des agonistes de la Lh-Rh en préalable au traitement chirurgical des fibromes sous-muqueux

D. MAVRELOS et Coll. (Université de LONDRES et KING’S HOSPITAL de LONDRES) ont mené une étude randomisée en double aveugle, sur l’utilisation des agonistes de la Lh-Rh avant le traitement chirurgical endoscopie des fibromes sous-muqueux.

La présence de fibromes sous-muqueux, souvent responsables de métrorragies ou de ménorragies, est par ailleurs un des facteurs connus d’infertilité ou de fausse couche spontanée.

Les techniques de chirurgie endoscopique ont amélioré la prise en charge de cette pathologie endo-utérine : geste chirurgical peu invasif, hospitalisation limitée, efficacité notable.

Cependant, LA TAILLE ET LE NOMBRE des fibromes sous-muqueux peuvent être des facteurs limitants et ainsi obérer les résultats de cette chirurgie conservatrice : résection incomplète de la tumeur, durée d’intervention plus longue avec, en corollaire, une perfusion endo-utérine de glycocolle plus importante, majorant ainsi les risques de passages vasculaires et la survenue d’accidents graves, notamment d’œdèmes pulmonaire et/ou cérébral.

Plusieurs équipes (DONNEZ et Al. 1990, PERRINO et Coll. 1993) ont suggéré que l’administration d’agonistes de la Lh-Rh en pré-opératoire, permettait de réduire la taille du ou des fibromes et donc, facilitant le geste chirurgical, diminuerait le risque per et post-opératoire.

Cette notion n’a pas été retrouvée par les travaux de HART et Coll. 1999 et CAMPO et Coll. 2005.

L’étude de MAVRELOS menée entre 2005 et 2008 a porté sur 47 dossiers de patientes présentant un fibrome sous-muqueux intra-cavitaire, dont le diagnostic était d’abord suspecté par une échographie endovaginale, puis confirmé par une sono-échographie 3D réalisée avec instillation intra-utérine de sérum salé.

Les auteurs ont classifié les lésions en 3 types : type 0 (échostructure de polype glandulaire), type 1 (fibrome à développement intra-myométrial inférieur à 50 %) type 2 (fibrome à développement intra-myométrial supérieur à 50 %).

Après randomisation, le groupe de patientes traitées (n = 24) a reçu une injection mensuelle d’agonistes de la Lh-Rh (Goserelin 3,6 mg) pendant 4 mois, tandis que le groupe placebo (n = 23) a reçu une injection de Lidocaïne.

L’intervention de résection endoscopique de fibrome a été planifiée dans le mois qui suivait la dernière injection du traitement ou du placebo, et réalisée par un seul et même opérateur.

En termes de résultats, les auteurs ne retrouvent pas de différence significative sur le critère résection complète entre le groupe traité (58,4 %) et le groupe placebo (69 %).

Parmi les autres critères étudiés : volume de liquide intra-utérin perfusé (différence de 200 ml entre le groupe traité et le groupe placebo), durée d’intervention (moyenne de 30 mn), ou taux de complications (perforation utérine, hémorragie per-opératoire), les auteurs ne retrouvent pas de différence significative.

En 2009, 10 patientes (4 dans le groupe traité par analogues de la Lh-Rh et 6 dans le groupe placebo) ont dû être réopérées pour persistance de symptomatologie ou pour récidive de fibrome sous-muqueux.

En conclusion, les auteurs n’ont pas retrouvé dans leur étude de bénéfices dans l’administration d’analogues de la Lh-Rh, préalable à une intervention endoscopique de résection de fibrome sous-muqueux.

Cette étude prospective randomisée porte sur un faible échantillon, mais la qualité de la méthodologie permettra son utilisation dans une méta-analyse.

D. MAVRELOS et Coll. – Human Reproduction Vol. 25, n°9 pp. 2264-2269, 2010 « The value of pre-operative treatment with GnRH analogues in women with submucous fibroids : a double-blind, placebo-controlled randomized trial »

 
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