Vaccin HPV : faut-il vacciner les hommes ?

Les auteurs ont ici développé un modèle mathématique basé sur le taux de couverture du vaccin HPV, les différents modes de transmissions de l’HPV de l’homme à la femme (et vice et versa), la durée du portage de l’HPV. En effet quelque soit l’agent d’une infection sexuellement transmissible, il existe toujours une différence dans la transmissibilité et l’évolution de l’infection chez le sujet contaminé.

Le modèle mathématique étudié ici, cherche à mettre en évidence l’efficacité d’un programme de vaccination des filles seules, des garçons seuls, ou des 2 sexes combinés, afin de réduire la prévalence dans la population de l’Infection à HPV et de ses conséquences.

La réduction la plus efficace est théoriquement obtenue par la vaccination sélective du sexe de la population la plus atteinte par l’infection HPV (sauf en cas de déficit immunitaire).Les prédictions faits à partir de modèles simples se confirment sur des modèles multicritères, ainsi, par exemple, si la transmission masculine de l’HPV aux femmes était faible la vaccination des hommes seuls serait plus efficace que la vaccination des femmes, même si l’infection à HPV était plus fréquente chez elles.

En étudiant les différents modes de transmission les auteurs démontrent que la vaccination prophylactique d’un seul sexe réduit plus efficacement la transmission sexuelle que n’importe quelle stratégie incluant les deux sexes, par ailleurs la stratégie consistant à protéger la population présentant la plus importante prévalence aboutit à la meilleure protection globale et justifie donc pour eux, de poursuivre l’effort d’augmentation de la couverture vaccinale de la population féminine.

L’intérêt à vacciner la population masculine ne se justifie, en regard de ces modèles mathématiques qu’en deçà d’un taux de couverture vaccinale féminine de 50%, dans le cas ou la transmissibilité des hommes aux femmes serait inferieure à la transmissibilité  des femmes aux hommes ou en cas de déficit immunitaire plus particuliers des femmes par rapports aux hommes ce qui ne semble par être le cas.

Ils encouragent donc dans un premier temps à concentrer nos efforts dans l’augmentation de la couverture vaccinale chez les jeunes filles. Ce qui pourrait passer en France par un abaissement de l’âge à la première vaccination vers 12 ans, comme c’est déjà le cas dans de nombreux pays, où la place de la médecine scolaire, et du rôle des pédiatres, permettent d’améliorer la vaccination des petites filles !

 Sex-specificimmunization for sexually transmitted infections such as human papillomavirus: insights from mathematical models.

Bogaards JA, Kretzschmar M, Xiridou M, Meijer CJ, Berkhof J, Wallinga J.

PLoS Med. 2011 Dec;8(12):e1001147. Epub 2011 Dec 20

 
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