Hystérectomie subtotale, prolapsus & désir sexuel: une prévention ?

La réalisation d’hystérectomie subtotale avec conservation du massif cervical et de ses attaches semble retrouver une certaine vogue depuis quelques années, d’autant que ce geste est plus « facile » à réaliser, notamment lors d’un geste cœlioscopique (mais impose un morcellement de l’utérus, avec ses propres difficultés).

Il aurait la réputation d’éviter la survenue plus fréquente de troubles de la statique pelvienne et d’améliorer la qualité de vie notamment en matière de sexualité.

Les auteurs ont réalisé, ici une surveillance prospective prolongée sur plus de 10 ans (moyenne 11.3 ans) sur 187 patientes suédoises ayant accepté l’étude partagée entre hystérectomies subtotales et hystérectomies totales.

Celles-ci ont été surveillées par un questionnaire et un examen clinique.

Moins de 3% des patientes ont présenté un prolapsus de stade 3 après plus de 10 ans de surveillance.

Aucune différence significative (pour les prolapsus de stade 2 ou plus) n’a été retrouvée entre les deux groupes (39% dans le groupe H. subtotale versus 37% dans le groupe H. totale avec un OR de 1.28, [95% CI 0.59-2.80], donc non significatif).

Aucune différence non plus en ce qui concerne la qualité de vie sur le questionnaire remis aux patientes. Bien que cette étude soit un peu réduite en effectifs, elle présente le mérite de montrer sur un délai de surveillance relativement long (supérieur à 10 ans) l’absence de différence, tant sur l’examen clinique objectif, que sur le questionnaire subjectif de qualité de vie, entre les deux techniques chirurgicales.

Une autre étude allemande étudie le retentissement sexuel des différents types d’hystérectomies comparant « rétrospectivement » sur 304 patientes ayant bénéficié d’hystérectomie totale par laparotomie, par voie vaginale, par laparoscopie et hystérectomie subtotale par laparoscopie entre les années 2002 & 2007.

 Aucune différence significative sur le retentissement sexuel n’est retrouvée en fonction de la technique, bien que les âges de chaque sous groupe ne pouvait être considéré comme équivalent, les patientes ayant bénéficié de chirurgie laparotomique étant significativement plus âgées que les autres.

La décision de totaliser doit donc être prise peut-être sur d’autres considérations que celles concernant la prévention du prolapsus et la qualité de la sexualité ?
 

Réferences:

BJOG.2013 Aug 20. doi: 10.1111/1471-0528.12399.

Pelvic organ prolapse after subtotal and total hysterectomy: a long-term follow-up of an open randomised controlled multicentre study.

Persson P, Brynhildsen J, Kjølhede P; Hysterectomy Multicentre Study Group in South-East Sweden.

Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol.2013 Apr;167(2):210-4. doi: 10.1016/j.ejogrb.2012.12.005. Epub 2013 Jan 10.

Comparison of prevalence of hypoactive sexual desire disorder (HSDD) in women after five different hysterectomy procedures.

Lermann J, Häberle L, Merk S, Henglein K, Beckmann MW, Mueller A, Mehlhorn G.

 
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