Stimulation de l’ovulation pour traitement de fécondation in vitro (FIV) et risque à moyen et long terme de cancer du sein

Cette étude réalisée par Alexandra VAN DEN BELT-DUSEBOUT et coll. (Pays Bas) a été publiée dans le JAMA (Journal of American Medical Association en 2016, 316 (3) 300-312.

De nombreuses études ont déjà été réalisées pour analyser le risque de survenue de cancer du sein après fécondation in vitro et notamment du fait des stimulations de l’ovulation, mais beaucoup n’ont pas été concluantes du fait d’un suivi à moyen et long terme limité ou inadéquat sur le plan statistique.

L’objectif de cette étude a été d’analyser le risque à long terme de survenue de cancer du sein après stimulation des ovaires.

L’étude OMEGA a permis un suivi complet jusqu’à décembre 2013 pour 96 % des dossiers recueillis : la cohorte étudiée a inclus 19.158 patientes qui ont débuté un traitement de fécondation in vitro entre 1983 et 1995 (groupe FIV) et 5.950 patientes ayant débuté des traitements d’infertilité différents avec induction de l’ovulation entre 1980 et 1995 (groupe non-FIV).

Il s’agissait d’une étude rétrospective multicentrique incluant les données venant de 12 services de fécondation in vitro des Pays Bas.

L’âge moyen à la fin du suivi était de 53,8 ans pour le groupe FIV et de 55,3 ans pour le groupe non-FIV.

Les informations sur le type d’induction de l’ovulation, les autres traitements d’infertilité, les données cliniques ou les antécédents médicaux personnels ou familiaux, ont été collectées à partir des dossiers médicaux et à partir de questionnaires adressés directement aux patientes.

En complément, les données de survenue de cancer du sein ont été obtenues à partir du Registre National des Cancers du Pays Bas (Netherlands Cancer Registry de 1989 à 2013).

Les risques de cancer du sein ont ainsi pu être étudiés en comparant les résultats de la population générale, du groupe FIV et du groupe non-FIV.

 

Résultat

  • Parmi 25.108 patientes, dont la moyenne d’âge était de 32,8 ans, et le nombre moyen de cycles de FIV réalisés de 3,6, 839 cas de cancer invasif du sein et 109 cas de cancer in situ ont été notés après un suivi moyen de 21,1 années.
  • Les auteurs n’ont pas retrouvé d’augmentation significative de risque de cancer du sein chez les patientes ayant eu un traitement de fécondation in vitro, en comparant à la population générale (SIR 1.01 95 % CI) ou par rapport au risque de survenue dans le groupe non-FIV (HR 1.01 95 % CI).
  • Le taux cumulé de survenue de cancer du sein à l’âge de 55 ans était de 3% pour le groupe FIV et de 2,9 % pour le groupe non-FIV.
  • Le risque était de façon significative plus bas chez les patientes qui ont eu
    7 cycles ou plus de FIV par rapport aux patientes ayant eu 1 ou 2 cycles de FIV ou après une réponse hormonale faible.

 

Conclusion

Selon cette analyse, chez les patientes ayant entrepris un traitement d’infertilité aux Pays Bas entre 1980 et 1995, il n’y a pas eu d’augmentation du risque de cancer du sein dans le groupe traité par fécondation in vitro par rapport au groupe traité par induction d’ovulation « isolée », après un suivi moyen de 21 ans.

Le risque de cancer du sein chez les patientes traitées par fécondation in vitro n’a pas été noté significativement différent par rapport au risque de survenue dans la population générale.

 

Ovarian Stimulation for in Vitro Fertilization and Long-term Risk of Breast Cancer – Alexandra W. VAN DEN BELT DUSEBOUT, Mandy SPAAN, Cornelis B. LAMBALIK, Marian KORTMAN, Joop S.E. LAVEN, Evert J.P. VAN SANTBRIN, Lucette A.J. VAN DER WESTERLAKEN, Ben J. COHLEN, Didi D.M. BRAAT, Jesper M.J. SMEENK, Jolande A. LAND, Mariette GODDIJN, Ron J.T. VAN GOLDE, Minouche M. VAN RUMSTE, Roel SCHATS, Katarzyna JOZWIAK, Michael HAUPTMANN, Matti A. ROOKUS, Curt W. BURGER, Flora E. VAN LEEUWEN – JAMA 2016 ; 316 (3) 300-312 

 
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