Transfert d’embryons frais ou transfert d’embryons après congélation dans les protocoles de fécondation in vitro

M. ROQUE et coll. (Université de BARCELONE, Espagne, Université de BELLA HOZIRONTE, Brésil) étudient dans cette méta-analyse, les résultats de grossesse après fécondation in vitro (FIV) en comparant les transferts d’embryons frais (TEF) ou d’embryons cryopréservés (TEC).

L’implantation embryonnaire représente l’étape la plus importante dans le pronostic des techniques d’assistance médicale à la procréation et dépend schématiquement de 3 paramètres :

- la qualité embryonnaire,

- la réceptivité endométriale,

- la synchronisation de l’interaction entre embryon et endomètre.

La fenêtre d’implantation est une période limitéeau cours de laquelle l’endomètre a acquis l’état morphologique et fonctionnel adéquat pour l’implantation de l’embryon.

Les auteurs rappellent les probables effets néfastes des taux élevés d’œstradiol liés aux stimulations ovariennes du traitement de FIV, sur l’endomètre.

Si les « meilleurs embryons » sont sélectionnés en vue d’une congélation et que l’on évite les effets d’induction d’ovulation sur la réceptivité de l’endomètre, ainsi que les effets des inductions d’ovulation sur la réceptivité de l’endomètre, on peut donc espérer une augmentation des taux d’implantation et une amélioration des résultats en FIV.

Les auteurs ont donc sélectionné à partir de 64 articles, 3 études randomisées comparant les transferts d’embryons frais et les transferts d’embryons après congélation, à partir des résultats des taux de grossesses cliniques (grossesses à 7 semaines d’aménorrhées), de fausses couches spontanées et de grossesses menées à terme.

Les trois études ont comporté 633 cycles de fécondation in vitro ou de fécondation in vitro avec micro-injections ovocytaires chez des patientes âgées de 27 à 33 ans.

- une des études incluait des patientes normo-répondeuses traitées par un protocole FSH recombinant et antagonistes de la Lh-Rh ;

- deux autres études incluaient des patientes à risque d’hyperstimulation ovarienne et ont été traitées dans un des articles par une désensibilisation hypophysaire par agonistes de la Lh-Rh, et dans l’autre article, par un protocole FSH recombinant associé aux antagonistes de la Lh-Rh.

Résultats:

Sur les trois études (AFLATOONIAN et Coll. 2010 ;  SHAPIRO et Coll. 2011 ; SHAPIRO et Coll. 2011), 263 TEC ont été réalisés, soit sur cycles spontanés, soit avec supplémentation en œstrogène (voie orale ou patch dermique) et progestérone (vaginale ou voie parentérale).

La méta-analyse retrouve une augmentation significative de grossesses cliniques et de grossesses à terme dans le groupe de TEC par rapport au groupe de TEF.

On note également un taux de fausses couches spontanées plus élevé dans les TEF mais sans seuil statistique significatif.

Conclusion :

Bien que dans les trois études, il n’y ait pas de résultats retrouvés en termes d’accouchement et qu’il n’y ait pas de données sur l’évaluation de la réceptivité de l’endomètre dans les cycles de transferts embryonnaires après décongélation, les auteurs concluent que donner la préférence aux transferts d’embryons congelés, évitant ainsi les effets délétères de la stimulation ovarienne sur la réceptivité endométriale et améliorant la synchronisation embryon-endomètre, aurait un effet bénéfique sur les résultats de la FIV.

Par ailleurs, l’introduction récente de la vitrification embryonnaire qui augmente les taux de survie embryonnaire lors de la décongélation, va probablement augmenter les taux d’implantation embryonnaire et de grossesses, ce qui pourrait nous amener à changer notre façon de procéder dans les traitements de fécondation in vitro, notamment chez les patientes normo-répondeuses et les patientes à risque d’hyperstimulation ovarienne.

 
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