Retentissement de la Fécondation In Vitro (FIV) sur l’endométriose

L. BENAGLIA et coll. (Université de MILAN) ont analysé dans cette étude prospective l’impact des traitements d’induction d’ovulation de FIV sur les symptômes liés à l’endométriose.

A partir de l’hypothèse que l’endométriose était une affection œstrogéno-dépendante, plusieurs auteurs avaient stigmatisé le rôle des inductions d’ovulation dans la progression de l’endométriose.

Trois études (RENIER et coll. 1995, GOVAERTIS et coll. 1998, ANAF et coll. 2000) avaient retrouvé chez des patientes présentant une endométriose profonde une exacerbation de la symptomatologie après FIV.

Les études menées par les équipes de D’HOOGHE et BENAGLIA (2010) n’avaient pas confirmé ces données.

Dans cette étude récente, 64 patientes traitées par fécondation in vitro entre janvier 2007 et décembre 2008 présentaient une endométriose, diagnostiquée après échographie et/ou cœlioscopie, d’âge moyen inférieur à 43 ans et n’ayant eu aucun traitement préalable d’induction d’ovulation pour insémination avec sperme de conjoint ou de FIV.

Les auteurs ont retenu comme critères d’endométriose :

  • des kystes ovariens supérieurs ou égaux à 1 cm, kystes présents chez 55 % des patientes et dans 44 cas, ces kystes avaient un diamètre moyen de 2 cm ;
     
  • des nodules d’endométriose péritonéale suspectés à l’examen clinique et diagnostiqués par l’échographie transvaginale, présents chez 14 % des patientes ;
     
  • la classification d’endométriose était de type I et II dans 14 % des cas, de type III dans 42 % des cas, de type IV chez 46 % des patientes.

Une évaluation de la symptomatologie avant FIV était réalisée à 3 et 6 mois de la tentative de FIV chez chaque patiente.

Les symptômes recherchés étaient : dyspareunie, dysménorrhée, douleurs pelviennes, retentissement sur la vie professionnelle (arrêt d’activité professionnelle…), administration de traitements antalgiques.

Les auteurs ont défini une récidive en fonction des examens de contrôle, cliniques ou échographiques, si une intervention récurrente avait été nécessaire ou un traitement hormonal (traitement contraceptif ou progestatif, agonistes de la Lh-Rh) était administré.

 

Résultats :

Les auteurs ne retrouvent pas d’augmentation significative de la symptomatologie liée à l’endométriose après traitement de fécondation in vitro.

Les examens cliniques et échographiques n’ont pas retrouvé d’augmentation de taille des endométriomes connus ou des nodules d’endométriose détectés préalablement.

Aucune patiente n’a dû subir d’intervention chirurgicale ou de traitement médical lié à une reconnaissance de la symptomatologie ou à l’apparition de nouvelles lésions.

Les auteurs concluent en l’absence d’effets délétères du traitement médical de la fécondation in vitro chez les patientes présentant une endométriose ovarienne et/ou péritonéale.

 

IVF and endometriosis-related symptom progression : insights from a prospective study – Laura BENAGLI, Edgardo SOMIGLIANA, Giulia SANTI, Claudia SCARDUELLI, Guido RAGNI and Luigi FEDELE – Human Reproduction Vol.26 n°9 pp. 2368-2372, 2011.

 
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