Résumés de présentations de biologie

Système ouvert versus système fermé de vitrification ovocytaire : étude prospective randomisée.

Achilleas Papatheodorou (Iakentro Fertility Center, IVF, Thessaliniki, Greece)

La vitrification ovocytaire a été montrée comme étant une technique très efficace de congélation de l’ovocyte avec des naissances d’enfants en bonne santé.

Deux techniques de vitrification de l’ovocyte sont possibles dans la phase finale de contact direct de l’ovocyte avec l’azote liquide ; l’une avec un système ouvert et l’autre avec un système fermé. La technique en système ouvert permettant un contact direct entre l’ovocyte et l’azote liquide est très efficace, mais il se pose toujours la question d’une possibilité de contamination croisée des ovocytes conservés de cette façon dans l’azote liquide. Ainsi, des systèmes dits « fermés » ont été commercialisés et utilisés pour la vitrification.

L’objectif de cette étude prospective randomisée (effectuée à partir d’ovocytes de 70 donneuses) était d’évaluer l’efficacité de la technique de vitrification avec un système fermé.

Les ovocytes d’une même donneuse étaient réparties en deux groupes : un groupe (I) pour lequel les ovocytes étaient vitrifiés en système fermé, et l’autre groupe (II) en système ouvert. Les ovocytes étaient ensuite donnés de manière randomisée (groupe I ou groupe II) à des receveuses. Les critères embryologiques et cliniques étaient ensuite analysés :

  • survie ovocytaire à la décongélation : plus bas dans le groupe I (p<0,05)
     
  • le taux de fécondation, le taux de clivage et le pourcentage de top embryons à J3 ne montrent pas de différence entre les deux groupes
     
  • le taux d’implantation, le taux de grossesses, le taux de grossesses évolutives et le taux de naissances vivantes ne montrent pas de différences significatives entre les deux groupes

Cette étude conclue que le remplacement d’un système ouvert de vitrification par un système fermé n’a pas d’impact sur la qualité des résultats en terme de taux d’implantation et de grossesses. Un système fermé peut donc être une alternative pour la vitrification des ovocytes avec une meilleure sécurité sanitaire.

 

L’augmentation du taux de vitamine D augmente-t-elle la qualité du sperme ?

Madhavi Gudipati (Newcastle Fertility Centre, Department of Reproductive medecine, Newcastle, UK)

La vitamine D est une vitamine ayant un rôle essentiel dans la santé de l’Homme. Concernant la reproduction, son rôle a été démontré dans plusieurs modèles animaux. Des récepteurs à la vitamine D et des voies métaboliques faisant intervenir cette vitamine étant présent au niveau du tractus génital chez l’homme, son rôle dans la spermatogenèse a été suggéré.

L’objectif de cette étude a été d’identifier :

  • Une différence de qualité du sperme chez les hommes ayant un taux faible de vitamine D versus un taux normal
  • Une amélioration des paramètres du sperme chez les patients non déficient en vitamine D, en fonction des saisons (modifiant le niveau de vitamine D) ; hivers, printemps, été, automne.
  • Une amélioration des paramètres du sperme par supplémentation en vitamine D chez des patients déficients (taux de vitamine D sérique < 25 nmol/l).

Cette étude a montré :

  • Une absence de différence significative des paramètres du sperme entre les patients déficients ou non en vitamine D.
  • Une modification significative des paramètres du sperme (numération, mobilité et morphologie) en fonction des saisons chez les patients non déficients en vitamine D. ; avec une diminution de la numération des spermatozoïdes pendant les saisons entrainant une augmentation du taux de vitamine D (été et automne).
  • Chez les patients ayant une déficience en vitamine D, après supplémentation, une diminution des paramètres du sperme : numération, mobilité totale et progressive, morphologie.

Des études complémentaires sont nécessaires pour expliquer les mécanismes de ces variations de la qualité du sperme en fonction des modifications des taux de vitamine D.

 

Numération totale de spermatozoïdes mobiles comme alternative à la classification de l’OMS.

Monique Brandes (Jeroen Bosch Hospital, Obstetric an Gynecology’s Hertogenbosch, Netherland).

La classification de l’OMS traditionnellement utilisée définit les spermes anormaux en oligozoospermie (O), asthénozoospermie (A), tératozoospermie (T) et azoospermie ; avec une combinaison possible des trois premiers critères.

L’oligozoospermie étant définie comme un nombre de spermatozoïdes < 15 millions/ml.

L’asthénozoospermie étant définie comme un pourcentage de spermatozoïdes mobiles (mobilité a+b) total < 35%

La tératozoospermie étant définie comme un pourcentage de formes types de spermatozoïdes < 4% (classification de Kruger).

Une voie différente pour définir la qualité du sperme est le calcul du nombre total de spermatozoïdes mobiles (TMSC pour Total Motile Sperm Count), obtenu en multipliant le volume de sperme par la numération et le pourcentage de spermatozoïdes mobiles.

Cette étude se propose d’évaluer si cette classification est plus pertinente que la classification de l’OMS pour connaître les chances de grossesses.

L’étude a été réalisée chez des couples venant pour une première consultation d’infertilité, avec uniquement une cause masculine (azoospermie exclue).

Les couples étaient classés en fonction des critères de l’OMS et en fonction des critères TMSC :

  • Groupe 1 :< 1 million
  • Groupe 2 : de 1 à 5 millions
  • Groupe3 : de 5 à 10 millions
  • Groupe 4 : de 10 à 20 millions.

Les résultats ont été comparés avec une population de couple présentant une infertilité inexpliquée et une TMSC > 20 millions.

L’étude montre que les taux de grossesses ne sont pas différents en fonction des critères de l’OMS (groupe avec oligozoospermie (O) ou asthénozoospermie (A) ou tératozoospermie (T) ou OA, ou OT ou AT ou OAT), alors que l’on trouve une différence significative entre les groupes  1 et 2 du TMSC par rapport aux groupes 3 et 4.

L’étude conclue que la classification de l’OMS n’est pas suffisamment discriminante et suggère que la méthode utilisant le TMSC soit la méthode de choix pour la classification de l’infertilité masculine.

 

Prédiction de grossesse par l’évaluation de la qualité morphologique du blastocyste.

Etienne Van den Abbeel (University Hospital Ghent, Department of OB/GYN-reproductive Medecine, Ghent, Belgium).

La qualité du blastocyste est directement liée au potentiel d’implantation et de grossesse, mais les données sont limitées concernant les critères de morphologie à prendre en compte.

Le but de cette étude randomisée était de définir les meilleurs critères morphologiques du blastocyste dans un programme de transfert de blastocyste unique.

Les critères du blastocyste évalués à J5 sont l’expansion et l’éclosion embryonnaire, la masse cellulaire interne et le trophectoderme (selon les scores de Gardner et de Schoolcraft, 1999).

Ces trois critères sont statistiquement significatifs du taux de grossesse quand ils sont évalués séparément.

Une estimation des odds ratios montre que le choix  du blastocyste à transférer doit se faire d’abord sur le critère de l’expansion et de l’éclosion, puis sur le critère de la masse cellulaire interne puis sur l’aspect du trophectoderme.

 

Critères de sélection embryonnaire.

Laura Van Loendersloot (Academic Medical Center, Center for Reproductive Medecine Department of Obstetrics and Gynaecology, Amsterdam, The Netherlands).

Dans les premiers jours de la division embryonnaire, les taux d’implantation embryonnaire sont très faibles, nécessitant souvent le transfert de plusieurs embryons pour obtenir un taux de grossesses convenable. Depuis plus de 20 ans, le choix des embryons à transférer est principalement fait à partir des critères morphologiques.

Le but de cette étude était de construire un modèle permettant d’aider au choix de l’embryon à transférer à J3.

L’étude a repris 6021 tentatives de FIV avec transfert embryonnaire à J3 (entre 2004 et 2009).

Les critères analysés pour prédire l’implantation ont été : le score des pronuclei, le nombre de blastomères à J2 et à J3, le score de la morphologie à J2 et J3, et le taux de clivage.

Un modèle a été développé à partir de ces différentes variables (régression logistique).

Cinq facteurs ont été finalement retenus pour ce modèle : le clivage précoce, la progression de 4 à 8 cellules de J2 à J3, le nombre de blastomères à J3, le score morphologique de l’embryon à J3 et la présence d’une morula à J3. L’utilisation de ces critères a montré son efficacité pour discriminer les embryons (au stade J3) avec un fort et un faible potentiel d’implantation.

 

5 années de transfert embryonnaire unique électif (eSET) : un outils de mesure dans un programme de FIV au USA.

Juergen Liebermann (Fertility Centers of Illinois, River North IVF Center, Chicago IL, USA).

Afin de diminuer le taux de grossesses multiples en AMP, de nombreux centres ont mis en place une politique d’eSET. Pour accompagner de manière efficace cette politique de transfert embryonnaire, il est indispensable d’avoir un programme de congélation et décongélation embryonnaire permettant d’obtenir de très bons résultats de grossesses.

Afin de prouver l’efficacité de cette politique, cette équipe a mis en place le transfert de blastocyste unique dans une population sélectionnée à partir des critères morphologiques de l’embryon.

L’analyse rétrospective réalisée entre 2007 et 2011 a permis d’analyser 605 eSET de blastocystes à J5.

L’eSET a été proposée à une population de bon pronostic : femme de 37 ans et moins, pas d’échec de FIV précédente, la disponibilité de un ou plusieurs blastocystes de bonne qualité. Les blastocystes non transférés étaient congelés par vitrification.

Les données analysées ont été le taux d’implantation, le taux de grossesses uniques et de grossesses multiples à la suite de ces eSET, ainsi que le taux de grossesses cumulés avec le premier transfert de blastocyste congelé en cas d’échec du transfert du blastocyste frais.

Les résultats montrent un taux de grossesses cliniques de 61,8% (374/605) après eSET dans une population où la moyenne d’âge des femmes est de 31,2+/- 3,3 ans ; une diminution du taux de grossesses multiples à 3,7%. Après échecs de transfert d’embryons frais, 176 patientes ont bénéficié d’un transfert de blastocyste congelé, permettant d’obtenir un taux de grossesses cliniques de 60 ,8% (108/176). Le transfert de blastocystes congelés a donc permis une augmentation de grossesses de 17%.

Cette étude conclue que la mise en place d’une politique d’eSET sur une population sélectionnée, avec une programme efficace de congélation embryonnaire grâce à la vitrification, permet de conserver un taux de grossesses élevé en diminuant de manière très efficace le taux de grossesses multiples.

 
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