L’article de K. ROVA et coll. (Université Karolinska, STOCKHOLM, Suède) analyse l’incidence de survenue de thrombo-phlébites dans les hyperstimulations ovariennes après FIV.

En Suède, près de 13.000 cycles de FIV sont réalisés chaque année, avec plus de 3.000 naissances.

L’hyperstimulation ovarienne est une complication iatrogénique, dont l’incidence dans ses formes modérées est estimée, selon les auteurs, à près de 33 %, et 3 à 8 % des cycles de FIV suivis de grossesses sont compliqués d’HSOV modérée ou sévère.

Les auteurs rappellent le mécanisme par lequel l’administration d’HCG après induction d’ovulation ou d’HCG à doses moindres dans la phase post-transfert embryonnaire, est compliquée de l’apparition de l’HSOV : hémoconcentration, hypercoagulabilité, extravasation du liquide péritonéal avec un risque plus élevé de thrombo-phlébites au niveau cervical et des membres supérieurs, qu’au niveau des membres inférieurs.

De façon moins fréquente, mais quand même notable, les auteurs rappellent le risque de thrombose artérielle plus important dans les 10 jours qui suivent le transfert embryonnaire.

L’incidence dans la littérature de ces complications est estimée entre 0,8 à 2,4 % des cas.

Les auteurs analysent la survenue de complications thrombo-emboliques chez
19.194 patientes enceintes après FIV (âge moyen : 33,5 ans) avec un groupe contrôle de grossesses spontanées de 935.338 femmes (âge moyen : 30 ans) entre 1999 et 2008.

Résultats :

A partir des codifications des thromboses veineuses profondes, embolies pulmonaires, thromboses des sinus et des hospitalisations de patientes pour HSOV après FIV, les auteurs ont retrouvé :

• des complications thrombo-emboliques veineuses dans le 1^er trimestre de grossesse chez 0,17 % des femmes traitées par FIV, soit10 fois plus que pour le groupe contrôle de grossesses spontanées.
   
• après le 1^er trimestre de grossesse, on ne retrouve pas plus de complications de thromboses veineuses par rapport au groupe contrôle.
   
• 1,7 % des femmes ayant présenté un tableau d’hyperstimulation ovarienne
   
• (7 à 8 % des grossesses après FIV) ont présenté une thrombo-phlébite, soit un risque de thrombose veineuse multiplié par 100 par rapport à la population générale dans le 1^er trimestre de grossesse.
   
• ce risque n’était pas retrouvé dans les cas de grossesses après transfert d’embryon après décongélation.

Parmi les autres facteurs de risque, les auteurs retrouvent une obésité et l’âge maternel (> 40 ans).

Ces résultats concordent avec eux d’une étude norvégienne qui avait retrouvé un risque de thrombose veineuse de 2,8 % sur toute la période de grossesse chez les patientes traitée par FIV ayant présenté une hyperstimulation ovarienne.

Sur la base de ces résultats, les auteurs recommandent chez les femmes à risque ayant eu une hyperstimulation ovarienne modérée à sévère, enceintes après FIV, une prophylaxie par héparine de bas poids moléculaire, durant tout le

1^er trimestre de grossesse.
 

Karin ROVA, M.D., Henrik PASSMARK, M. Sc, and Pelle G. LINDQVIST, M.D, Ph. D. – « Venous thromboembolism in relation to in vitro fertilization : an approach to determining the incidence and increase in risk in successful cycles » - Fertility and sterility Vol. 97 n°1 – January 2012 »