Effets de l’âge maternel sur les pourcentages d’euploïdie sur une large cohorte d’embryons dont l’analyse chromosique a été réalisée par PGS (pre-implantation genetic screening)

L’article de Zachary P. DEMKO et coll. (Département de Sciences Génomiques Université de WASHINGTON et Département de Biologie Université de STANFORD – USA) a pour but de déterminer les effets de l’âge maternel sur un nombre moyen d’embryons euploïdes, normaux, recueillis après traitement de fécondation in vitro.

L’aneuploïdie, à savoir un nombre anormal de chromosomes, est un phénomène connu et patent chez les embryons d’origine humaine ; cette aneuploïdie est responsable de plus de la moitié des cas de fausses couches spontanées et est une cause majeure dans les anomalies congénitales de l’embryon.

L’aneuploïdie résulte principalement d’anomalie de la méiose durant l’ovogénèse et augmente de façon importante avec l’âge maternel.

L’exemple le plus connu est la survenue de trisomies 21 ou 18, qui surviennent dans près de 25 % des grossesses chez les femmes de plus de 40 ans et seulement 2 à
3 % chez les femmes enceintes entre 20 et 25 ans.

De ce fait, ces éléments justifient l’indication de réaliser un diagnostic pré-implantatoire (Pré-implantation Genetic Screening – PGS), technique qui permet de détecter l’aneuploïdie à partir de la biopsie d’un blastomère unique chez l’embryon au 3e jour de clivage ou à partir de la biopsie d’un petit nombre de cellules du trophectoderme chez l’embryon au stade blastocyste.

Les études les plus poussées en embryologie et dans les techniques de cryoconservation, ont permis de constater que des blastocystes (stade J5 de développement) avaient des taux considérablement moins élevés de mosaïque et d’aneuploïdie.

Les progrès dans la technique du PGS, à partir d’un screening sur 24 chromosomes, ont également permis des progrès notables dans les résultats de fertilité, notamment chez les patientes au-delà de 35 ans.

 

Étude 

Il s’agit d’une étude rétrospective, menée entre 2009 et 2014, multicentrique : 181 centres de fécondation in vitro (FIV) ont réalisé des biopsies en vue d’un PGS sur un screening de 24 chromosomes : 46.439 embryons ont ainsi pu être étudiés dans le cadre de l’euploïdie ou de la recherche d’aneuploïdie.

  • L’âge moyen des patientes variait entre 18 à 48 ans ;
  • Les indications principales étaient l’âge maternel avancé, les fausses couches répétées, les échecs d’implantation ;
  • Dans la majorité des cas, les biopsies étaient réalisées sur des embryons à J3 (28.052 cas) ou au stade embryonnaire J5 (18.387 cas) ;
  • Un total de 37.711 embryons obtenus à partir de plus de 5.806 cycles a été retenu pour analyse.

 

Résultats 

  • Chez les patientes entre 27 à 35 ans, la proportion moyenne d’embryons euploïdes était constante, environ 35 % chez les embryons à J3 et 55 % chez les embryons au stade blastocyste.
  • Cette proportion d’embryons euploïdes déclinait rapidement après l’âge de
    35 ans.
  • A l’âge de 35 ans, les chances d’obtenir un embryon unique euploïde sont de l’ordre de 85 %, ce pourcentage chute de façon importante puisqu’il y a quasiment près de 2/3 d’embryons présentant une anomalie du nombre de chromosomes après l’âge de 40 ans.
  • Les auteurs notent également que l’absence de blastulation de développement embryonnaire de J3 à J5 est principalement due à l’aneuploïdie.

 

Conclusion 

Les résultats de cet article confirment le rôle des anomalies du nombre de chromosomes embryonnaires détectées par « pré-implantation genetic screening », cause principale mais non unique des échecs de traitement de fécondation in vitro, ou d’une façon plus générale, d’assistance médicale à la procréation chez les patientes de plus de 35 ans.

Le PGS permet une étude diagnostique majeure des anomalies chromosomiques et donc de conseiller au mieux les couples dans le cadre des traitements de FIV.

 

Effects of maternal age on euploidy rates in a large cohort of embryos analyzed with 24-chromosome single-nucleotide polymorphism-based preimplantation genetic screening – Zachary P. DEMKO,  Alexander L. SIMON, Rajiv C. Mc COY, Dmitri A. PETROV, Matthew RABINOWITZ – Fertility and Sterility Vol. 105, n°5 – May 2016 

 
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