Bénéfice des contraceptions « longue durée » sur le risque d’avortements à répétition

L’efficacité des méthodes contraceptives à longue durée d’action a été souvent rapportée permettant éviter les grossesses non souhaitées et les IVG itératives. Ces méthodes (dispositifs intra-utérins, implants ou injections) ont un très faible taux d’échec et sont d’une grande efficacité en évitant les défauts de compliance. Ces méthodes sont globalement moins couteuses et peuvent être utilisées en post-partum ou post-abortum immédiat. A ce jour, quelques études observationnelles semblent montrer l’impact positif de ces méthodes sur le risque de récidives des IVG.

En 2008, une étude prospective sur 24 mois a cherché à définir le taux de récidive d’IVG selon la méthode contraceptive proposée après une première IVG.

Ainsi, 510 femmes néo-zélandaises, âgées de 13 à 44 ans,  ont été suivies durant 24 mois afin d’évaluer  le risque d’une nouvelle IVG après un premier avortement selon la méthode contraceptive adoptée en post-abortum. L’appréciation du risque a été déterminé après ajustement sur divers facteurs confondants comme : l’âge, les antécédents d’IVG, la parité, l’ethnie et le niveau socio-économique.

Le taux global de récidive, toutes méthodes contraceptives confondues, était de 9,61% sur un an. Pour les utilisatrices d’une méthode contraceptive de longue durée d’action, le chiffre était de 6,45% comparativement au 14,5% des autres méthodes. Le délai moyen en cas de nouvelle IVG était de 85 semaines chez les porteuses de stérilet, 44 semaines pour elles ayant reçu des injections de DMPA, 58 semaines pour celles sous pilule orale et 30 semaines pour les autres femmes parmi lesquelles beaucoup n’avaient aucune méthode contraceptive. Le seul facteur de risque important retrouvé était l’existence d’une première IVG dans le passé de ces femmes : en effet, ce risque de récidive était le plus élevé pour celles ayant déjà effectué au moins 2 IVG.

Malheureusement, on constate dans cette étude un pourcentage non négligeable de perdues de vue, ce qui reste un des principaux problèmes à gérer en post-abortum.

Il semble donc, à la lumière de cette petite étude, qu’il faille encourager les patientes à utiliser une contraception à longue durée d’action après une première IVG. Quoiqu’il en soit, l’information concernant les choix contraceptifs reste un temps essentiel des consultations qui entourent la réalisation d’une IVG.  

Rose SB, Lawton BA. Impact of long-acting reversible contraception on return for repeat abortion. Am J Obstet Gynecol 2012;206:37.e1-6.

 
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