Accouchement à 38 SA : idéal pour minimiser les complications fœtales et néonatales en cas de diabète gestationnel ?

La prévalence du diabète gestationnel ne cesse de progresser dans les pays industrialisés en relation avec l’épidémie d’obésité. Ces grossesses exposent à des risques importants pour la mère, le fœtus et le nouveau-né. En effet, on note chez ces mères un chiffre accru de prééclampsie, d’accouchements par césarienne ainsi qu’un risque ultérieur multiplié par 7 de diabète de type 2. Leurs enfants sont, quant à eux, plus exposés aux risques de dystocie des épaules, macrosomie, hypoglycémie, hyperbilirubinémie et trouble de la tolérance au glucose. La prévalence de conséquences majeures comme des anomalies du développement neurologique, des paralysies brachiales, mort fœtale intra-utérine ou décès  néonataux est également nettement augmentée.

La prise en charge du diabète gestationnel vise à rétablir une normoglycémie permettant de réduire le risque de toutes ces complications. Dans la majorité des cas, un simple rétablissement des règles hygiéno-diététiques suffit à normaliser les glycémies, plus rarement un recours à l’insulinothérapie est nécessaire. Des études antérieures avaient montré que le terme optimal pour l’accouchement des femmes mises sous insuline était de 39 SA. Le terme optimal n’avait pas clairement été déterminé pour celles ne relevant que d’une prise en charge hygiéno-diététique.

Une équipe californienne a tenté de répondre à cette question en analysant, à partir d’un modèle théorique de 100 00 patientes,  les suites des accouchements de femmes ayant développé un diabète gestationnel sans nécessité de recours à l’insuline.

Le terme optimal pour l’accouchement dans cette cohorte était de 38 SA avec 48 morts fœtales in utero en moins mais 12 décès néonataux supplémentaires. Comparativement au terme de 39 SA, le taux de mortalité maternelle était réduite ainsi que le nombre d’accouchements par césarienne. Le déclenchement à 38 SA permettrait d’éviter de nombreuses complications. Au-delà de ce terme, le taux de mortalité infantile augmenterait d’un facteur 3,73, celui d’handicap cérébral de 3,79 et celui de mort fœtale in utéro de 1,90.

Ces données associées à d’autres éléments de la littérature récente pourrait remettre en cause les recommandations actuelles d’attendre un travail spontané jusqu’à 39SA. D’autres études en cours permettront surement d’apporter une réponse définitive à la question du timing optimal de l’accouchement des femmes développant un diabète gestationnel.

 

Niu b, Lee VR, Cheng YW, et al. What is the optimal gestational age for women with gestational diabetes type A1 to deliver? Am J Obstet Gynecol 2014; 211:418.e1-6.

 
Les articles sont édités sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
Les informations fournies sur www.gyneco-online.com sont destinées à améliorer, non à remplacer, la relation directe entre le patient (ou visiteur du site) et les professionnels de santé.